Les faucons du PJD ont-ils bien lu et compris la constitution ? Si ce n'est pas le cas, il serait utile de leur préciser que c'est en vertu de cette constitution que leur parti gouverne au sein de la coalition. Par conséquent, on ne comprend pas bien pourquoi, le député de Meknès Bouanou réitère ses menaces de descendre dans la rue pour défendre « sa constitution ». On ne comprend pas non plus Abdelali Hamieddine qui répète qu'il veut une constitution sur mesure. Comme en politique, on ne peut pas satisfaire des rêves individuels, Hamieddine devra se faire une raison. Quant à Bouanou, il devrait savoir que si les citoyens qui ont voté oui au référendum constitutionnel décident de descendre dans la rue, il paraîtrait plutôt comme une écrevisse perdue dans un océan de gros poissons. Néanmoins, on peut mettre ces deux réactions sur le compte de membres d'un parti qui a estimé utile de gouverner sans eux. La chose devient plus facile à comprendre. Il y a par ailleurs des réactions moins saisissables. Ainsi lorsque quelques organes de presse tentent de jeter le discrédit sur la constitution, on commence à se poser des questions. On vient justement de fabriquer une histoire qui alimenterait bien le moulin des pijidistes mécontents. On peut effectivement lire dans un quotidien qu'il y avait une commission de l'ombre, qui actionnait la véritable commission de réforme de la constitution. On nous livre même les coupables. Il s'agirait du directeur de la DGED, Yacine Mansouri, entre autres. Or ce dernier, en sa qualité justement de patron de la DGED se trouve aux antipodes de tout ce qui est politique interne. Son statut ne le lui permet pas. D'ailleurs, Mohamed Moatassim , qui était responsable du mécanisme politique de suivi, de concertation et d'échange de vues au sujet de la révision constitutionnelle, s'est étonné de l'information parue dans un quotidien selon laquelle « une commission restreinte se réunissait pour statuer dans certaines prérogatives du Roi, des questions religieuses et identitaires et de répartition de pouvoirs ». Moatassim qui a condamné cette information, a précisé que « la composition et les attributions aussi bien de la Commission consultative que du mécanisme politique étaient définies, en toute clarté et transparence, et qu'aucune commission restreinte ou parallèle, ni secrète ni publique, ne travaillait en marge de ces deux structures ». Pour sa part, Yacine Mansouri, par le biais de son avocat, a exprimé son « étonnement de voir son nom figurer dans l'article en question ». Pour lui, l'évocation de son nom est une « allégation mensongère ». Le journal en question a été invité à apporter les preuves de ce qu'il a avancé. Une action en justice ne serait pas exclue.