Du 19 janvier au 10 février, le Maroc participe à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) organisée en Afrique du Sud. Le budget alloué aux Lions de l'Atlas est conséquent. L'Observateur vous présente les grandes lignes de la facture. Par : Salaheddine Lemaïzi Pour une nation africaine, gagner la CAN ça n'a pas de prix. Mais pour y arriver, cela a un coût, souvent démesuré. Dès l'arrivée de la délégation marocaine à Johannesburg, le 4 janvier, une surprise l'attendait. L'hôtel Royal mirage refuse de recevoir l'Equipe nationale (EN), arguant, qu'il accueille déjà l'équipe algérienne. Au final, les Marocains s'installeront au Hilton Sandton. L'équipe et le staff technique et administratif disposent de vingt chambres. Le prix de la nuitée est de 2.500 DH. Le nombre minimum de jours prévu en Afrique du Sud pour les Marocains est de 23, soit une note de 1,15 million de DH. Les 24 joueurs reçoivent quotidiennement 1.400 DH comme Per diem. Pour les 23 jours, le montant total est de 772.000 DH. A ces «petits» frais, s'ajouteront les primes en cas de qualification aux quarts de final puis aux tours suivants. Des primes qui n'ont pas encore été communiqués publiquement. Elles seraient toujours en négociation entre les joueurs et la Fédération royale marocaine de football (FRMF). A titre indicatif, pour avoir atteint la finale en 2004, les joueurs de l'EN ont reçu une prime d'un million de DH chacun. Dima Maroc Dima VIP «La FRMF n'a jamais été avare quand il s'agit de la sélection», rappelle Said Belkhayat, ex-membre fédéral de 1987 à 2001. Ce membre de la Confédération africaine de football (CAF) se rappelle de l'édition 98 au Burkina Fasso, où la FRMF avait même affrété un avion spécial « chargé de toutes les choses possibles et inimaginables pour cette expédition ». L'EN a apporté de la nourriture, de l'eau minérale, des cuisiniers, des paraboles, des lits, etc... A cette époque, c'est sur instructions de feu Hassan II que Bank Al Maghrib prenait en charge les déplacements de l'EN. «On pensait que pour gagner la CAN, il fallait gâter les joueurs et prévoir même des choses superflues», observe Aziz Daouda, directeur technique de la Confédération africaine d'athlétisme et connaisseur avisé du sport marocain. Ainsi, en 1998 à Bobo Dioulasso et en 2002 à Ségou au Mali, la délégation marocaine a même préféré quitter les hôtels désignés par la CAF pour loger dans des villas spécialement aménagées pour les Marocains. A Akra en 2008, l'équipe marocaine a fait de même et s'était installée au Sheraton de la capitale ghanéenne. «Depuis, les choses ont changé. La CAF oblige le pays organisateur à investir pour assurer le bon déroulement de la compétition. L'organisateur doit disposer d'hôtels, de services et de moyens de transports de haut standing. C'était le cas de la dernière édition au Gabon et la Guinée. Les moyens mis en place étaient tout simplement impressionnants», explique Belkayat. Dans tous les cas de figure, la CAN 2013 nous coûtera indiscutablement moins chère. «Le seul salaire qui était attribué à Gerets n'atteint même pas le tiers de l'ensemble des salaires du staff technique actuel», compare Daouda. En 2012, tous les moyens mis à disposition de l'équipe n'ont permis de gagner que trois petits points, les Lions feront-ils mieux en 2013 ? Réponse les prochains jours. A RETENIR . 103 millions DH pour les droits TV pour 10 matchs . 1,15 million pour l'hébergement de la délégation . 772 000 DH de Per diem pour les joueurs . 127 millions de DH prime du vainqueur de la CAN 2013. Droit TV : Voir la CAN à tout prix Avant même que l'avion de l'EN ne décolle du tarmac de l'aéroport Mohammed V à destination de Johannesburg, le gouvernement marocain signe un chèque de 103 millions de DH pour acquérir les droits TV de 10 matchs de la CAN 2013, dont trois de l'EN au premier tour. Al Jazeera détentrice de ces droits impose sa loi et ses tarifs dans la région MENA. Seule la Tunisie a choisi de ne pas abdiquer face au géant qatari.