La corruption dans les pays pauvres aux institutions défaillantes est "une catastrophe humanitaire permanente", selon le rapport 2008 de l'ONG Transparency International (TI) présenté mardi et qui place en tête de son classement Somalie, Irak, Birmanie et Haïti. Dans les pays les plus pauvres, la corruption peut être une question de vie ou de mort, par exemple lorsque de l'argent pour des hôpitaux ou de l'eau potable est en jeu", souligne la présidente Huguette Labelle dans un communiqué publié à Berlin. "La persistance de hauts niveaux de corruption et de pauvreté touchant de nombreux pays dans le monde entier est comparable à une catastrophe humanitaire permanente et ne saurait être tolérée", a-t-elle ajouté. Depuis 1995, l'ONG publie chaque année un "indice de perception de la corruption" (CPD) classant 180 pays en fonction des analyses d'un groupe international d'hommes d'affaires, d'experts et d'universitaires. L'indice va de 10 pour un Etat considéré comme "propre" à zéro pour un Etat considéré comme "corrompu". Les meilleurs de la classe des pays "propres" sont le Danemark, la Suède et la Nouvelle-Zélande, avec chacun un indice de 9,3 points, suivis de Singapour, avec 9,2. Les plus nets reculs sont ceux de la Bulgarie, du Burundi, des Maldives, de la Norvège et du Royaume-Uni, tandis que des progrès significatifs ont été réalisés par l'Albanie, Chypre, la Géorgie, l'île Maurice, le Nigeria, Oman, le Qatar, la Corée du Sud, Tonga et la Turquie, selon l'ONG. TI attire l'attention sur le déclin de certain pays européens qui devraient, selon l'ONG, faire davantage pour éviter que leurs entreprises ne cherchent à corrompre les responsables de pays étrangers, ou ferment les yeux sur la provenance de fonds suspects déposés dans leurs établissements financiers. Cette attitude "mine la crédibilité des pays aisés lorsqu'ils appellent à lutter contre la corruption dans les pays pauvres", souligne Mme Labelle.