Oui, il y a bien un parti islamiste en Israël. Le parti Ra'am de Mansour Abbas qui a obtenu 4 sièges aux élections de mardi dernier. Ce parti fait débat et intéresse d'autant plus que la coalition de Benyamin Netanyahu n'a pas pu obtenir la majorité qui lui permettrait de gouverner seule. Avec 59 voix, il en manquerait deux. Le Premier ministre fait ses calculs, à qui faire appel? L'idée de faire entrer Ra'am a bien circulé mais elle ne plait pas à tout le monde. Bezalel Smotrich, le chef du parti sioniste (6 sièges) a déclaré que son parti ultra-nationaliste n'accepterait pas un gouvernement qui inclurait Ra'am. «Un gouvernement de droite ne se fera pas avec le parti Ra'am de Mansour Abbas », a-t-il annoncé, arguant du fait que «les partisans du terrorisme qui nient l'existence de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat juif ne sont des partenaires légitimes d'aucun gouvernement». La gauche israélienne a eu elle aussi sa part de critique de Smotrich qui l'accuse de «persécuter» Netanyahu et d'être «disposée à vendre l'Etat d'Israël à ceux qui s'identifient au pire de ses ennemis». Au parti Shas, par contre, le député Itzik Cohen soutient l'idée d'un gouvernement religieux de droite, soutenu d'une manière ou d'une autre par Ra'am. Selon lui, le parti avait fait preuve d'une «immense bravoure» en «faisant un pas vers la droite» et en manifestant une volonté de rejoindre un gouvernement. Quant à Smotrich il est "lui-même extrémiste » dit-il. Jeudi matin, l'avocate Shuaa Mantzur, membre de l'équipe de négociation de Ra'am, a déclaré à la radio militaire que du point de vue du parti arabe, il était impossible de faire partie d'une coalition avec Smotrich et Itamar Ben Gvir, n ° 3 sur la liste électorale du parti sioniste.