Ils ont milité et ont fini par obtenir gain de cause. Les employés des hammams traditionnels fermés durant cette période de crise sanitaire vont être soutenus par l'Etat. Pour les professionnels cela est insuffisant. La bonne nouvelle a été annoncée récemment par le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme et des relations avec le parlement, Mustapha Ramid devant la chambre des représentants. Contacté par l'Observateur du Maroc et d'Afrique, le président de la fédération nationale des associations des propriétaires des hammams traditionnels et douches au Maroc, Rabie Ouaacha, nous confirme l'information. Selon lui, seuls les hammams fermés sont concernés par cette mesure. Et le recensement du personnel est en cours pour fixer le nombre des bénéficiaires et le montant de l'indemnité qui sera versée à travers le fonds covid-19. Comme annoncé par Ramid, la fermeture des hammams a concerné 15 préfectures et provinces sur 82. Il a noté par ailleurs, que le hammam est un espace risqué qui peut favoriser la propagation du coronavirus, au moment où aucune étude ne le prouve, selon Ouaacha, ni au niveau national ni même international. «Les hammams sont ouverts en Tunisie, en Allemagne, en Turquie...Et pour émettre un tel jugement, il faut se baser sur des études, des constats...alors que l'expérience a montré qu'aucun cas n'a été détecté au niveau des hammams ouverts au niveau local », insiste Rabie Ouaacha. L'indemnisation des employés est un grand pas franchi pour les associations des propriétaires de hammams traditionnels qui n'ont ménagé aucun effort pour faire entendre leurs voix. Mais, la décision reste insuffisante, selon Ouaacha. «Ce n'est que le début. Et il faut trouver encore des solutions pour les autres problèmes auxquels fait face le secteur aujourd'hui à cause de cette crise sanitaire, notamment l'accumulation des loyers, des impôts et taxes.... Nous avons fermé pendant une longue année. Et les propriétaires sont au bord du gouffre. La fédération continuera alors de militer et les négociations sont en cours avec les parties prenantes pour sauver le secteur des hammams traditionnels », assure Rabie Ouaacha.