La saison artistique du Comptoir des Mines à Marrakech s'ouvre avec la grande exposition d'Hassan Bourkia « Au nom des miens » le samedi 12 Décembre 2020 après 9 mois d'interruption. Ayant un penchant particulier pour Nietzsche, l'artiste peintre Hassan Bourkia a attendu longtemps avant de dévoiler un drame intime qui a fait de lui l'artiste et l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Souvent suggéré dans ses précédentes œuvres, il a longtemps esquissé les pourtours de cette genèse sans en donner toutes les clefs. Pour Hicham Daoudi, fondateur et directeur de la galerie Comptoir des mines, les cendres, les brûlures et les débris calcinés n'ont jamais été des matériaux innocents au service de l'œuvre d'art. « Ils peuplent l'univers de Hassan car ils font partie intégrante de sa propre histoire. Les cicatrices lisibles sur ses œuvres sont d'abord les siennes, inscrites dans sa mémoire, et l'oxydation apparente de certains matériaux est avant tout la métaphore qu'il utilise pour aborder l'altération de ses propres souvenirs ».
« C'est dans le creux du corps que naît la révolte » L'artiste a enfoui dans sa mémoire profonde ses propres drames et déchirures pour se reconstruire. « Il n'y a pas de plus difficiles constats que ceux subis dans sa propre chair comme une injustice du destin, et c'est dans le creux du corps que naît la révolte », aime dire Hassan.
« La révolte de Hassan Bourkia s'exprime, selon Hicham Daoudi, dans ses différentes pratiques artistiques pour combattre l'oubli qu'il redoute. Se souvenir, ne rien oublier, ne rien gâcher, l'invitent à travailler sans relâche à « l'amplification de sa mémoire », concept qu'il développe depuis plusieurs années ».
Mémoire et Pardon « Pour pardonner véritablement, il faut se souvenir toujours » disait Eugène Marbeau. « Au nom des miens » invite ainsi à prendre conscience du rôle et du poids de ceux qui depuis les cellules familiales et amicales forgent notre personnalité. C'est la forme que prend « le pardon » chez Hassan qui est belle à découvrir et comment il le traduit en expressions artistiques, notes de voyages, et en livres... il nous enseigne à notre tour comment affronter la main du destin sans jamais la qualifier d'injuste. Avec cette exposition inédite rendue possible grâce au soutien du ministère de la culture, « le Comptoir des Mines écrit une nouvelle page de sa jeune histoire et espère ainsi renaître des cendres de la pandémie du Covid 19 », conclut Hicham Daoudi.
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