Sofoot.com a retracé le parcours atypique du néo-international Chahir Belghazouani, qui a un passé pas très glorieux, comme vous allez le lire. Histoire d'un Lion. Auteur d'un doublé important ce week-end lors de la victoire de l'AC Ajaccio face à Toulouse (2-3), Chahir Belghazouani croque la vie à pleines dents, et c'est normal. Après une expérience galère à Kiev qui en a amené beaucoup d'autres, le natif de Porto-Vecchio explose enfin. Mieux vaut tard que jamais. Si elle n'était pas un film touchant sur la réussite d'un self-made man à la sauce corse, la vie de Chahir Belghazouani serait un clip de rap. Du genre de ceux que la justice qualifie « d'outrageant à l'égard des policiers et de leurs conjointes ». Nous sommes le 21 octobre 2008, un peu moins d'un mois après la nomination de Chahir, alors joueur du RC Strasbourg, comme meilleur joueur du mois en Ligue 2. Coup sur coup, le Corse est placé en garde à vue pour une histoire de « violences volontaires qu'il aurait commises en août avec la complicité d'un homme de 29 ans », avant d'être au centre d'une tourmente médiatico-judiciaire liée à la publication d'un clip de rap du collectif strasbourgeois « Cartel 67 ». Le joueur et sa voiture posent en effet dans cette vidéo où on ne chante pas vraiment à la gloire de la police. Rien de bien fou, sauf que dans la vidéo a été inscrustée la légende « Chahir Belghazouani, joueur du Racing Club de Strasbourg ». Sans ça, impossible de savoir que c'était lui. Meilleur joueur du RCS depuis le début de la saison, Chahir est mis à pied. Un coup dur. Pas vraiment le premier. Pétri de talent, le joueur formé à Grenoble rêve d'Angleterre, mais va voir l'Ukraine. En 2007, on parle de Belghazouani, 21 ans, à Tottenham, mais Chahir atterrit à Kiev. C'est le début d'une belle période de galère, le genre de celle qui a mené plus d'un joueur de cet âge vers la fin du professionnalisme. Tenu bien loin de l'équipe première et d'un statut de titulaire, le Corse enchaîne les prêts. Strasbourg d'abord, puis Neuchâtel et enfin Tours, sa saison la plus active, même si pas toujours concluante en nombre de buts. Malgré de bonnes prestations avec le club de Ligue 2 et une option d'achat abordable, l'enfant de Porto-Vecchio retourne en Ukraine. Sans perspective d'avenir, il résilie finalement son contrat avant de rebondir en Belgique, à Zulta Waregem, où il passe six mois. Après des années passées à jouer un jeu de « je t'aime moi non plus » avec l'AC Ajaccio – le club suit le joueur de longue date, un contrat manque même d'être signé – le Corse revient sur les terres de sa jeunesse, à 26 ans. Le début de sa nouvelle vie. Le retour à la maison fait du bien. On tweete sur le coaching de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France, sur les prestations d'Amel Bent à Danse avec les stars et on revoit les potes. Une joie de vivre retrouvée qui se ressent sur le terrain. Depuis le début de la saison, Chahir fait zizir. Son doublé ce week-end lors de la victoire importante de l'AC Ajaccio à Toulouse (2-3) n'est qu'une ultime illustration de son impact. Joueur important de l'effectif d'Alex Dupont, le natif de Porto-Vecchio percute, fait trembler les défenses grâce à sa vivacité et ne lâche jamais le morceau. À seulement 26 ans, il en a assez bavé pour savoir que rien n'est acquis et que même après quatre buts en six titularisations dans l'élite, il n'a rien prouvé. Si ce n'est son immense talent qui a tapé dans l'œil de Rachid Taoussi, sélectionneur du Maroc. Oui, Chahir a été convoqué avec les Lions de l'Atlas pour affronter le Togo ce mercredi. Sinon, le Racing Club de Strasbourg va bien. 1-1 lors du derby face à Mulhouse en CFA ce week-end.