Le Maroc débute ce lundi sa Coupe d'Afrique des nations contre la Tunisie. Eric Gerets fait le point avant le choc des équipes maghrébines. Eric Gerets a confiance en son Maroc. «Eric Gerets, quel est l'état de votre équipe avant ses débuts à la CAN? Les troupes sont en bon état, nous n'avons aucun blessé. Ça ne donne aucune garantie pour la suite mais le fait que physiquement, les gars soient au top, qu'il n'y ait plus les bobos de début du stage, c'est une très bonne nouvelle. C'est peut-être aussi une mauvaise nouvelle d'avoir un tel luxe : sur plusieurs postes, ce n'est pas facile de faire des choix. Mais j'adore ce luxe de choisir entre deux ou trois hommes. Ça veut dire que le groupe est talentueux et homogène. Les conditions climatiques peuvent-elles vous amener à changer vos plans ? Non, le soir, il fait plus humide que chez nous mais il ne faut pas exagérer la situation. Vous me connaissez, je ne m'occupe que de la force de mon équipe. Votre équipe pratique un football attractif mais semble manquer d'efficacité... On a pourtant des joueurs capables de marquer. Marouane (Chamakh) commence à le faire, ça va l'aider. Il faut savoir être patient, ça va venir. On se créé beaucoup d'occasions ce qui prouve la qualité de nos mouvements. Mais ce serait évidemment mieux de marquer deux ou trois buts plutôt qu'un. «Mes joueurs veulent régaler le peuple» Vous vous êtes rendu compte depuis votre arrivée de l'engouement du public marocain vis-à-vis de l'équipe nationale. Ressentez-vous une pression particulière avant cette compétition ? Non, bien au contraire, mes joueurs veulent régaler le peuple. On veut tout faire pour que la fête soit dans les rues. C'est d'ailleurs pour ça que tu es joueur ou entraîneur de foot. Si tu vois la joie des gens, ça te donne un sentiment merveilleux. Je n'appelle pas ça de la pression mais le désir de bien faire pour le public. Certains de vos joueurs ne sont pas titulaires dans leur club. Est-ce que ça peut influer sur le rendement de l'équipe ? Au début du stage, certains avaient besoin de toucher des ballons, de faire des courses même s'ils n'aiment pas... (sourire) Aujourd'hui, il y a un monde de différence avec ce début de stage. Ça fait mal au coeur d'être sur le banc mais mes joueurs ont leur fierté et l'ont déjà montré en équipe nationale. C'est pour ça que je suis sûr que ça donne une motivation supplémentaire de jouer des gros rendez-vous. Il faut qu'à leur retour, leurs entraîneurs se disent : "Comment ça se fait qu'il a été si bon à la CAN ? Je vais lui donner sa chance."