Blessé depuis le printemps, il alterne entre hauts et bas. Un long chemin vers la guérison. La blessure est arrivée brutalement lors du match contre Marseille. Je n'avais jamais rien ressenti auparavant, et là, une douleur vive sur un appui. J'ai eu l'impression que l'on me rentrait un couteau dans le tendon d'Achille. Et puis voilà, c'est le début de la galère, avec le retour à Brest, l'opération ici à Brest, l'immobilisation de cinq ou six semaines, je ne sais plus... Puis le centre de rééducation pour réapprendre les gestes de la vie quotidienne, comme marcher. J'ai été coupé dans mon élan. C'était une période importante pour l'équipe. Le maintien n'était pas acquis, et j'avais des échéances internationales avec le Maroc, et notamment contre l'Algérie. C'était le match de l'année. « J'ai souffert » J'ai été surpris du soutien que j'ai reçu. Pendant deux jours, mon téléphone n'a pas cessé de sonner... Dans l'équipe, des joueurs proches sont venus me voir au quotidien, comme Steeve (Elana) ou Brahim (Ferradj). Ça a été un soutien important. J'ai reçu aussi des messages de l'extérieur, d'amis de longue date, d'anciens entraîneurs, de dirigeants. Et, ce qui sans doute a été le plus important, le soutien de ma famille. Je suis resté chez mes parents, à Blois, tant que j'ai gardé le plâtre. La vie de tous les jours était délicate. Se doucher, s'asseoir, conduire, c'était impossible. Une période compliquée. Il était important de se retrouver en famille. Mais j'ai souffert de vivre cette fin de saison stressante loin de l'équipe, de voir les gars à la télé. J'aurai aimé être près d'eux pour les soutenir. « Des hauts et des bas » J'ai été déplâtré fin juin, j'ai enchaîné la rééducation fonctionnelle à Capbreton, dans les Landes. Je suis revenu au club en juillet, pour travailler avec le kiné. C'est difficile parce qu'on aimerait être avec le groupe, vivre avec lui. À l'écart, on a l'impression de tourner en rond. Mais le plus dur, c'est le jour du match. On a envie d'être sur le terrain, de courir, de sauter, de vivre le match... On se retrouve en tribunes. Il ne faut pas être tenté d'aller trop vite dans la rééducation. On est vite rattrapé par la nature. Il y a des hauts et des bas, il y a des moments où on progresse de jour en jour. On est super-content. On voit l'évolution. Et des moments où ça stagne. On a l'impression de ne plus évoluer pendant une, deux, trois semaines. On garde les mêmes douleurs, les mêmes faiblesses et là, on ne voit pas le bout. Tout le monde au club essaie de t'aider, mais on a beau dire ce qu'on veut, c'est une lutte contre soi-même, au quotidien. Mes proches vivent vraiment la blessure. Ils vivent mes douleurs, mes humeurs. Avec Omar (Daf), on s'est blessés le même jour. C'est avec lui que ma rééducation s'est faite au quotidien et on a pu s'entraider, se soutenir. Comme avec Brahim (Ferradj) et Moïse (Brou Apanga). Tous les jours, je suis à la salle de soin, en salle de musculation. Quand on est blessé on travaille plus que ceux qui jouent. Suivant