La Confédération africaine de football (CAF) a constaté des retards dans l'aménagement de plusieurs stades censés accueillir des matches du prochain Championnat d'Afrique des nations, prévu en janvier et février prochain au Kenya. Si des progrès ne sont pas réalisés d'ici août, la CAF pourrait attribuer le CHAN 2018 à un autre pays. Voilà qui ne plaide pas forcément en faveur d'une Coupe d'Afrique des nations (CAN) en Afrique de l'Est… Alors que la sous-région n'a plus accueilli la compétition phare du football africain depuis 1976, l'un de ses pays les plus riches, le Kenya, semble avoir du mal à organiser le « petit frère » de la CAN, le CHAN. Le Championnat d'Afrique des nations, dont l'édition 2018 est prévue en janvier/février sur le sol kényan, a en effet suscité une nouvelle fois des interrogations, dans la presse locale notamment. Des cinq stades censés accueillir des matches du CHAN 2018, seul le Kinoru Stadium de Meru semble dans un état réellement satisfaisant. Trois ne sont pas prêts : le National Stadium de Nyayo, le Kenyatta Stadium de Machakos et dans une moindre mesure le Kasarani Stadium. Quant au cinquième, le Kipchoge Keino Stadium d'Eldoret, c'est celui sur lequel « le gouvernement doit fournir le plus d'efforts car il est loin d'être dans les temps ». « Au niveau des infrastructures, il y a du travail » Des propos tenus par Constant Omari, lors d'une conférence de presse le 17 juin à Kasarani que le deuxième vice-président de la Confédération africaine de football (CAF) a explicité sur RFI. « Nous avons passé une semaine sur place avec une délégation pluridisciplinaire pour aller évaluer l'état du processus de préparation du CHAN, explique le Congolais. Nous avons effectué une visite de tous les sites. En ce qui concerne l'hôtellerie, l'hospitalité, les transports, il n'y a rien à redire. Par contre, au niveau des infrastructures, il y a du travail ». La CAF avait déjà alerté les autorités kényanes au sujet de ces retards, en février. Mais l'instance faitière du football africain avait décidé de maintenir sa confiance au Kenya. « Nous avons obtenu des garanties de la part du gouvernement, assure Constant Omari. Ils vont redoubler d'efforts pour être prêts au moment opportun. Nous nous sommes mis d'accord pour qu'il y ait une autre mission d'inspection, à la fin du mois d'août ». Test décisif en août Si les travaux n'ont pas avancé de manière sensible d'ici là, la CAF n'exclut pas d'avoir recours à un plan B. La presse marocaine se fait ainsi l'écho d'une délocalisation du CHAN 2018 au Royaume chérifien. Une rumeur à laquelle Constant Omari tord le cou en partie seulement : « D'ici une dizaine de jours, les Kényans vont organiser le Mondial d'athlétisme des moins de 18 ans. […] Nous savons aussi que le Kenya organise régulièrement des grands forums internationaux. C'est un pays qui a des coutumes organisationnelles. […] Un budget est déjà alloué au Comité d'organisation du CHAN. Je crois donc que nous sommes très confiants. » Le Congolais conclut : « Mais le meilleur management possible doit permettre de toujours réfléchir à deux tableaux. Dans l'hypothèse du pire, il est tout à fait normal que la CAF réfléchisse à un autre plan. » Le CHAN 2018 sera la cinquième édition de cette coupe d'Afrique réservée aux joueurs locaux. La première avait eu lieu en 2009 en Côte d'Ivoire. Les suivantes se sont tenues au Soudan (2011), en Afrique du Sud (2014) et au Rwanda (2016). La RD Congo est tenante du titre.