Milovan Rajevac n'aura pas fait long feu à la tête de l'équipe d'Algérie. Il faut dire que la relation avec ses joueurs s'est rapidement tendue. En cause, la méconnaissance de l'équipe. Sofiane Feghouli se livre à ce propos. L'Algérie traverse une crise de résultats. Eliminés dès la phase de poules de la dernière Coupe d'Afrique des Nations et mal engagés dans la course à la qualification pour la prochaine Coupe du Monde en Russie, les Fennecs sont dans le dur. Il faut dire que, ces derniers mois, une certaine instabilité a jonché le parcours des Verts, qui ont dû composer avec de nombreux changements de sélectionneurs. Nommé fin juin à la tête de l'équipe nationale en lieu et place de Christian Gourcuff, Milovan Rajevac devait emmener la formation maghrébine vers les sommets du football africain. Seulement, le 11 octobre dernier, le technicien serbe s'en allait par la petite porte, en froid avec les cadres du groupe. Interrogé par la Gazette du Fennec, Sofiane Feghouli revient sur cette drôle de période : « Nous avons compris rapidement qu'il n'était pas l'entraineur qu'il fallait pour l'EN. C'est dommage car nous avions perdu du temps avec lui. Nous avons fait match nul face au Cameroun à domicile (1-1) alors que les Camerounais étaient prenables ce jour-là. Il fallait mettre les joueurs qu'il fallait pour ce match. Ce fut une grosse déception dans le vestiaire après le match du Cameroun. Mais je tiens à préciser qu'il n'y avait pas d'agression physique sur l'ancien sectionneur comme cela avait été dit ça et là », explique le milieu offensif de West Ham. « Il appelait Raïs Goalman » Selon le joueur de 27 ans (42 capes, 11 buts), le sélectionneur de l'époque a fait les mauvais choix : « Il y a eu des joueurs en sélection qui étaient là sans la porter dans le cœur », affirme-t-il, pas tendre avec Rajevac : « Je n'étais pas présent lors du premier stage du Lesotho. Je suis par la suite convoqué pour le stage qui précède le match face au Cameroun et là, je suis vraiment surpris. J'ai 27 ans, j'ai eu pas mal de coaches, je vois Rajevac. Franchement, c'était choquant ! Franchement, ce n'était pas d'un niveau de l'EN, pas d'un niveau de Ligue 1, pas d'un niveau de Ligue 2. Il ne connaissait pas les joueurs. Il était irrespectueux. Il appelait Raïs (M'Bolhi) Goalman ». Un manque de respect et de considération qui ont eu raison du sélectionneur, remplacé au pied levé par le Belge Georges Leekens. À 67 ans, le natif de Meeuwen a eu la lourde tâche de succéder au contesté Rajevac et de ramener de l'ordre dans une équipe qui ne parvient plus à donner tout ce qu'elle doit donner collectivement au vu des individualités de qualité qui composent son groupe. Son bilan a été de deux victoires, pour deux nuls et deux défaites avant sa démission à l'issue de la CAN. Instabilité quand tu nous tiens...