Ligue des champions : 8es de finale aller. Olympiakos - Bordeaux (mardi, 20 h 45). Le voyage en Grèce s'annonce exotique pour les Girondins. L'Olympiakos, c'est un autre monde. Abdeslam Ouaddou a évolué à l'Olympiakos Le Pirée en 2006, juste après son départ du Stade Rennais. L'actuel Nancéen se souvient de son passage en Grèce, de la passion des supporters, de l'importance de l'Olympiakos dans la ville, du stade Karaiskakis, avec ses 35 000 places. LE CLUB DANS LA VILLE. « Quand un joueur signe à l'Olympiakos, il fait partie des « Frilos », ce qui signifie légende en grec. Porter ce maillot implique une grande responsabilité. Ce club est, avec le Panathinaikos, l'un des deux plus grands de Grèce. Le public y est populaire, et le stade régulièrement plein. Pour les Grecs, le football est une passion, presque une religion. C'est la même atmosphère qu'en Turquie, avec une grosse pression. » LE PUBLIC. « Méditérranéen, il est très chaud, très fanatique, très exigeant. Il est capable d'avoir un grand coeur. Il m'est arrivé, quand on gagnait, de ne rien payer quand j'allais faire des courses ou que je déjeunais au restaurant. C'était une marque d'affection. Par contre, si les résultats n'étaient pas bons, il valait mieux rester chez soi, ne sortir que pour aller à l'entraînement. Une fois, alors que nous étions premiers avec 10 points d'avance, nous avions été battus par le dernier. 10 000 personnes avaient bloqué l'autoroute au retour, et le président du club était intervenu pour libérer les voitures. Si l'équipe n'a pas les résultats escomptés, les fans, et notamment ceux de la « Gate 7 » appelés ainsi en souvenir de 21 des leurs, morts à cet endroit du stade, en 1981, peuvent mal se comporter. Ce sont des supporters qui, avant le début de chaque rencontre entonnent des chants à la gloire des grands joueurs qui ont joué à l'Olympiakos, les Brésiliens Giovanni, Rivaldo, sans oublier Karembeu. » LE STADE. « Une vraie cocotte-minute ! Les supporters, les plus chauds que j'ai jamais vus, sont très proches des joueurs. Quand je suis entré sur la pelouse, c'est la première fois de ma carrière que j'ai eu les jambes ont flageolé, que j'ai ressenti une telle pression. Lors du derby face au Pana, les supporters adverses n'ont pas le droit de venir pour éviter qu'il y ait des blessés, des morts, comme dans le passé. » LE JEU. « Avec 37 titres de champion de Grèce, 24 Coupes de Grèce, l'Olympiakos, (où a évolué Rolland Courbis en 1973-1974), est bien structuré. Cela permet aux joueurs de travailler dans les meilleures conditions. Son jeu est basé sur la qualité, avec la volonté de se projeter très rapidement vers l'avant. Il a une difficulté à trouver l'équilibre entre le jeu d'attaque et la défense. Mais il y a une telle ferveur que certains principes de base sont oubliés. Là-bas, quand on termine deuxième, on a raté sa saison ! » LA SITUATION FINANCIERE. « Le président Kokkalis, un armateur qui est à la tête de nombreuses sociétés, possède une solide assise financière personnelle. Son club est le plus riche de Grèce. Les salaires des joueurs sont identiques à ceux des grands clubs européens. Et, quand j'y étais, l'imposition n'était que de 20 % »