Si le football national avait perdu beaucoup de sa lueur depuis des années, les contre-performances de l'équipe nationale et des clubs viennent confirmer que cette régression n'est pas qu'un nuage d'été. La sélection nationale était la formation la plus faible de son groupe lors de ces qualifications en inaugurant son parcours par un revers à domicile sur le score de 2 à 1 devant le Gabon, et un autre faux pas humiliant à Libreville (3-1). Elle a échappé à deux reprises à la défaite contre le Togo en faisant des matchs nuls 0 - 0 à l'aller et 1-1 au retour, qui restent ses meilleurs résultats dans les qualifications. Sa sortie officielle de la course pour la qualification a fait couler beaucoup d'encre et suscité des réactions et des critiques qualifiant d'«humiliante» la sortie par la petite porte des nationaux. Ces réactions ont reflété de manière concrète la grosse déception du public sportif marocain suite à cette élimination combinée de la Can et du Mondial et son classement dans la 4e et dernière place, après avoir été incapable de ramener le moindre succès. Outre cet échec des «Lions de l'Atlas», qui n'ont pas pu dire leur mot face à des troupes qui, juste avant le départ des compétitions, étaient loin d'être données favorites -à l'exception du Cameroun- le ballon rond marocain a également subi les piètres prestations des jeunes catégories et des clubs nationaux. Ainsi, les équipes de moins de 18 ans et de 16 ans ont terminé 3e leur participation aux tournois de l'Union Nord-africaine (Unaf), tenue respectivement à Tripoli et à Kénitra. La sélection des moins de 21 ans s'est contentée, elle, de la médaille de bronze des jeux de la francophonie à Beyrouth. Par ailleurs, l'opinion publique nationale fondait de grands espoirs sur la participation des clubs aux compétitions arabes et africaines dans l'espoir de sauver l'honneur du football marocain, mais sa désillusion n'a pas été des moindres après la sortie de l'équipe des FAR du deuxième tour de la Ligue des champions d'Afrique par les Nigérians d'Heartland. De leur côté, les Zemmouris de Khémisset ont vu leur aventure stoppée aux huitièmes de finale de la Coupe de la confédération africaine à la suite de sa défaite 3 à 1 concédée en match retour à Bamako contre le Stade Malien. Dans la même compétition, le Moghreb Fès était «moins chanceux» que les Zemmouris lorsqu'il a été condamné à quitter la course dès les 16èmes de finale à la suite de son revers 1-0 sur la pelouse de Gawafel Gafsa au match retour. Le Wydad Casablanca a, quant à lui, pu résister jusqu'à la dernière étape de la Ligues des champions d'Arabe, mais il a échoué à mettre un terme à l'hégémonie des clubs tunisiens en perdant contre l'Espérance (0-1 à Casablanca et 1-1 à Tunis). Dans les compétitions nord-africaines, l'équipe des FAR a été éliminée des demi-finales de la coupe des clubs vainqueurs de coupe de l'UNAF par les Libyens d'Al Ahly, alors que le Raja Casablanca est sorti au même stade de qualifications, cette fois pour de la coupe des clubs champions face aux Al Algériens d'Entente Sétif. Ces contre-performances successives nécessitent une véritable réflexion pour réhabiliter le football national, et qui passe nécessairement par une restructuration profonde.