La plupart des joueurs de la sélection actuelle étaient des enfants à l'époque, et jouaient au ballon dans les équipes de quartier et les rues des différentes villes marocaines. Younes Belhanda ne l'a pas oublié. "J'avais huit ans à l'époque et je me rappelle tous les détails de cette compétition", raconte-t-il à FIFA.com. "Je me dépêchais de quitter l'école avec mes camarades pour pouvoir suivre les matches de l'équipe nationale, qui était composée de vraies stars". "C'était formidable de suivre les matches de l'équipe nationale" se souvient-il encore, ému et admiratif. "La sélection de 1998 a joué un grand rôle dans ma décision de porter le maillot du Maroc. Je me rappelle qu'ils jouaient de manière virile et qu'ils avaient l'amour du maillot. Je me rappelle des matches face à la Norvège et à l'Ecosse, où nous étions les meilleurs et méritions donc de passer en huitièmes de finale." Mais depuis cette époque, le Maroc est absent de la Coupe du Monde. On se demande comment une équipe rassemblant autant de stars évoluant dans les plus grands championnats européens peut avoir manqué les quatre dernières Coupes du Monde. "Après France 1998, toutes les générations ont échoué. Il faut dire que la carte du football a changé en Afrique et qu'il n'y a plus de petites équipes", juge le milieu de terrain du Dynamo Kiev. "L'ensemble des sélections possèdent des joueurs des qualités, qui font saliver les détecteurs des clubs européens." Mais les échecs répétés des Lions de l'Atlas ne sont pas uniquement dus à la progression de la concurrence. "Les changements d'entraîneur ont également eu un impact négatif car ils font perdre la cohésion", estime l'ancien maître à joueur de Montpellier. "Il est difficile de monter une équipe compétitive au niveau africain en vitesse. Le football moderne a besoin de stabilité technique et les résultats viennent avec le temps." Une première étape sur un long chemin Après tant de désillusions, Belhanda assure qu'il est temps d'offrir quelque chose aux supporters marocains, qui n'en peuvent plus d'attendre de retrouver la fièvre de la Coupe du Monde. Pour cela, il ne faudra pas répéter les déceptions de 2002 face au Sénégal et 2006 face à la Tunisie, dont les plaies sont encore béantes. Pour sa part, Belhanda ne faisait pas partie des équipes qui n'ont pas réussi à se qualifier pour Corée/Japon 2002 et Allemagne 2006. "Nous avons une dette envers la patrie et envers nous-mêmes", promet le milieu offensif. "Les gens savent que nous avons autant envie qu'eux de la qualification. Un bon climat règne dans l'équipe et nous devons tout faire pour briser le signe indien. Le plus beau cadeau que l'on puisse faire aux supporters marocains est une qualification pour Russie 2018." Le joueur de 25 ans dispute les qualifications pour la Coupe du Monde pour la deuxième fois de suite. Il espère que son expérience en France et en Ukraine - il avait notamment réussi l'exploit de remporter le championnat de France avec Montpellier en 2012, avant de décrocher le titre avec le Dynamo en 2015 - permettront au Maroc de se qualifier pour sa cinquième épreuve mondiale. Pour atteindre leur objectif, Belhanda et les siens devront éliminer la Guinée équatoriale au deuxième tour des qualifications de la zone Afrique pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018TM les 12 et 15 novembre prochain. "La Guinée-Equatoriale est une équipe correcte, qui a fait une très belle Coupe d'Afrique des Nations 2015", prévient Belhanda. "Il faudra être sérieux et ne pas les sous-estimer, ni l'inverse. Ils ont des joueurs talentueux tels que Javier Balboa, mais j'ai confiance en mes partenaires et en les plans du sélectionneur pour les battre. Ce match est la première étape d'un très long chemin." En espérant que la dernière soit l'arrivée en Russie.