"Au bout de la patience, il y a le ciel", dit fort justement un problème africain. Visiblement, le Marocain Younes Belhanda est familier avec la maxime et semble déjà décidé à l'appliquer à l'heure de faire son bilan de la CAN 2012. Les Lions de l'Atlas ont raté leur rendez-vous et, pour le milieu offensif de Montpellier, la meilleure chose à faire est de laisser le temps au temps "Il faut nous laisser grandir ensemble. L'entraîneur a mis un groupe en place depuis son arrivée il y a un an, il ne faut pas le harceler et le laisser travailler", plaide le milieu offensif marocain au micro de FIFA.com. Pour le jeune international de 22 ans, les raisons de l'échec à la dernière Coupe d'Afrique des Nations de la CAF se trouvent dans l'excès de confiance. Son mea culpa sonne comme un cahier des charges pour le futur immédiat. Manque de maturité "Nous sommes partis trop sûrs de nous à la CAN, comme si les bons résultats préalables nous donnaient le droit de viser la finale en partant la fleur au fusil ", estime-t-il. "Dans ce genre de compétition, si mentalement on n'a pas la bonne attitude, il est difficile de réussir. Une CAN, c'est un autre football qu'en Europe et on a refusé de l'accepter. On a voulu jouer à l'européenne. C'est une erreur tactique, mentale mais aussi un manque de maturité", nous explique la sensation de Ligue 1 avec le club héraultais. Absent comme Youssouf Hadji, Marouane Chamakh et Houssine Kharja de la victoire en amical face au Burkina Faso (2:0) le 29 février, Belhanda a pu constater que le sélectionneur Eric Gerets avait démarré avec sept nouveaux titulaires. Rien d'anormal pour un match de reprise et de test, mais le signe que l'analyse du Belge après la claque de la CAN a été mûrement réfléchie. "Nous devons aussi tenir compte du fait que notre jeu est purement technique. Nous allons donc essayer d'introduire un peu de physique en essayant de trouver des joueurs qui peuvent aller à la tâche", commentait Gerets dans les colonnes du quotidien Le Matin le mois dernier. "Il nous faut un meilleur mélange entre l'aspect technique et physique." "Notre identité on l'a trouvée avec la force de notre collectif, mais il faut ajouter du combat physique dans notre jeu", confirme à FIFA.com le très courtisé milieu montpelliérain, appelé pour la première fois en sélection en novembre 2011 face à l'Irlande du Nord. "Il faut trouver le juste milieu et le bon équilibre entre cette nécessité physique et nos forces techniques", poursuit-il avant de défendre son entraîneur, maintenu par sa fédération pour qualifier les Lionsà la CAN 2013 en Afrique du Sud. Pas de place pour les regrets "Il ne faut pas tout mettre sur le dos du sélectionneur. Je comprends les critiques mais parfois elles sont trop dures", juge Belhanda qui, lui, y a échappé après ses performances individuelles relativement bonnes au Gabon et en Guinée Equatoriale. "L'entraîneur est nouveau dans le football africain, mais il a assez d'expérience pour avoir appris de cette déception. Il faut le laisser travailler. Le peuple et la presse sont déçus, mais nous aussi nous le sommes. On y était allé pour gagner, le coup a été dur à encaisser. Mais il faut laisser de côté cet échec, il n'y pas de place pour les remords et regrets", développe Belhanda, positionné comme meneur de jeu à la CAN dans un groupe assez jeune. "La plupart des joueurs dans le groupe ont moins de dix sélections, il ne faut pas l'oublier", rappelle Belhanda. En Gambie le 1er juin et devant la Côte d'Ivoire huit jours plus tard, les Lions de l'Atlas jouent déjà très gros dans les deux premiers matches du Groupe C du deuxième tour des qualifications africaines pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014. Une mauvaise entame et la pression sera énorme sur les épaules marocaines. Mais pour Belhanda, pas question de sombrer dans la panique : le Maroc a simplement besoin de temps. Et comme l'a dit le prophète Mohamed, "la patience est la clé du bien-être". Un bien-être qui pourrait être atteint lors de la CAN 2013 et de la Coupe du Monde de la FIFA 2014.