Le défenseur Marocain de Nantes, Karim El Mourabet, a réintégré le groupe à l'occasion du déplacement à Ajaccio où il est entré en jeu à la mi-temps après la blessure de Shereni. Au point de prétendre à une première titularisation ce soir. Longtemps écarté des terrains sur blessure et du groupe par choix de l'entraîneur ou sur décision personnelle, le champion d'Europe 2004 des moins de 17 ans avec l'équipe de France a mûri durant sa convalescence. En fin de contrat en juin prochain, celui qui n'a disputé qu'onze matches sous le maillot nantais en quatre saisons et demi joue gros. En toute sérénité. Karim, après une longue indisponibilité (il a été opéré des ligaments croisés en janvier 2009), dans quel état d'esprit êtes-vous à l'heure de retrouver la Beaujoire ? Je profite des blessures et des choix de l'entraîneur. Je ne me dis pas que c'est exceptionnel. J'ai l'occasion de me montrer. Ma blessure m'a permis de repartir à zéro. Au début, ça te met une bonne claque. J'avais choisi d'effectuer ma rééducation à Saint-Jacques. Dans ce contexte, humainement, tu relativises car tu es entouré de gens qui ont eu de graves accidents de la route ou autres. Je savais que je retrouverais mon niveau. Je prends tout ça avec philosophie. Pour les sportifs comme pour monsieur tout le monde, la base, c'est la santé. Le reste t'appartient. Comment avez-vous mis à profit la période de convalescence ? Déjà, il faut avoir un bon entourage. C'est primordial. Cela m'a permis de faire le tri entre les personnes intéressées, qui ne te calculent plus dès lors que tu n'es plus en activité, et les autres, qui prennent des nouvelles spontanément. Depuis, je suis un autre Karim. Avant, j'étais insouciant. Maintenant, je sais comment cela fonctionne. Je suis un jeune joueur (22 ans). Je n'oublie rien du tout mais je suis tourné vers l'avenir. Je sais avec qui je peux parler. Il ne faut pas non plus rejeter la faute sur les autres. En début de saison, vous vous entraîniez à l'écart du groupe pro, avec la réserve... C'est moi qui ai demandé à m'entraîner avec la CFA 2, jusqu'à ce que je retrouve mes sensations. J'espère que la roue va tourner une bonne fois pour toutes. Ça fait trop longtemps que je fais un pas en avant, un autre en arrière. Il est temps de me stabiliser. J'ai la chance que le nouvel entraîneur fasse appel à moi. J'espère durer. En tout cas, c'est un plaisir de faire son sac et d'intégrer le groupe. C'est mon métier. Jouer au ballon, c'est ce qu'il y a de plus beau. Votre contrat arrive à échéance en juin prochain. Avez-vous déjà évoqué votre avenir avec les dirigeants ? Pour l'instant, non, mais ils savent où me trouver. Je ne suis pas quelqu'un de fermé, au contraire. Avec moi, le dialogue est possible. On peut considérer que je n'ai pas répondu aux attentes, mais les gens qui étaient là à mes débuts ont quitté le club. Dans le staff, c'est Vincent Bracigliano qui me connaît le mieux. En général, si tu es bon, la récompense vient.