La continuité de la performance s'installe plus difficilement que la culture de la défaite. Après une belle célébration, honneur royal et fanfares, les lions de l'atlas ont pris conscience de l'importance de leur exploit qui a largement dépassé les espérances et les attentes des supporters. Rappelons nous de cette culture de la défaite qui s'était installée après la finale perdue de la CAN 2004 qui était due à plusieurs facteurs dont l'essentiel était le mauvais management. Une culture qui a duré presque deux décennies à tel point que les supporters ont commencé à fêter une qualification à la Coupe d'Afrique tellement le moral était au plus bas. Fini ce temps et terminé cette culture. La résilience est le mot d'ordre et le hasard n'a plus sa place dans la performance. Walid Regragui est surement à cheval sur cette question avec son style de management et sa vision mais aussi de par son vécu avec cette malchanceuse en 2004 avec les Lions de l'Atlas. La réussite n'étant pas d'atteindre le sommet mais plutôt de s'y maintenir, des actions doivent être réalisées pour un accompagnement évolutif du monde du football La formation L'académie Mohammed 6 est une académie aux standards internationaux, un modèle auquel d'autres pays aspirent et qui a donné naissance à grand nombre de très bons joueurs qui évoluent désormais au Maroc ou dans des écuries européennes. Aussi élogieux qu'on peut l'être, cette académie ne peut à elle seule absorber un potentiel aussi grand. Les talents pullulent dans notre pays. Ces jeunes sont à la recherche d'un parrainage, d'un entretien, d'une professionnalisation même si le terme est un peu trop grand. Garantir la meilleure des traversées pour un jeune espoir pour qu'il exploite mieux son talent avec un retour sur investissement : représenter les couleurs du pays. Imaginons une académie dans chaque région ou des centres de formation dans chaque club de la Botola Pro: Un investissement financier colossal qui nécessite des ressources humaines qualifiées pour un encadrement de qualité. Une fois opérationnelles, ces académies et centres vont améliorer le « produit » national et participeront à l'éclosion d'un bon nombre de talents quelques années après leur ouverture. C'est du court terme et une valeur sure d'un retour sur investissement. Cette imagination n'aurait pas eu lieu si nos clubs nationaux remplissaient leurs rôles et mettaient plus de clarté et de professionnalisme dans leurs centres de formation. En attendant, ces centres de formation, à quelques exceptions près, démontrent le mauvais visage du foot en se soumettant au favoritisme aveugle en omettant de mettre en exergue une politique professionnelle basée sur le talent, l'éducation et l'entretien. Ces mêmes clubs réclament un cadre «professionnel» de la Botola pas pour les beaux yeux du foot, mais pour la brillance de l'argent qui accompagne ce cadre. Passons. La prospection Au-delà du Royaume, un nombre incroyable de jeunes talents marocains issus des centres de formation de grandes écuries est en train de tracer sa route et démontrer son talent. La prospection est maintenant moins délicate grâce à internet et aux réseaux sociaux mais aussi grâce à l'exploit des Lions de l'Atlas à la CDM de Qatar. Une belle image a été exportée et les jeunes binationaux se retrouveront surement influencés dans leur choix de rejoindre la tanière. La balance devient claire avec des stars internationales, ambassadrices du Royaume. Les jeunes talents sont les garants d'un bel avenir de l'équipe nationale dans toute compétition future à coté des très bons joueurs issus de la Botola. Il est du devoir de la FRMF de donner une image à ses binationaux avec preuves à l'appui de l'étendue des nos infrastructures, nos projets et nos ambitions tout en se référant aux fruits de ses actions entretenues. Quand un joueur binational fait son choix, il n'est pas seul à le faire. Il a toute une famille derrière qui le soutient ou l'influence. Un autre point d'une très grande importance à prendre en compte par notre fédération. Aussi, les jeunes talents ne doivent pas être ignorés lors des trêves et dates FIFA. On ne peut pas adopter la stratégie d'appeler les meilleurs en équipe première alors qu'on les a ignoré dans les catégories inférieures. Pensons futur et misons sur le moyen et long termes.