Le drame de Casablanca. L'incident de Casablanca où un jeune supporter a trouvé la mort, à l'issue du match opposant les FAR de Rabat au Wydad de Casablanca en est la triste illustration. La violence dans les stades au Maroc est devenue un phénomène récurrent qui prend une ampleur alarmante. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est la fréquence qui ne fait qu'augmenter alors que les délais séparant deux incidents consécutifs ne font que s'amenuiser. L'absence comme pour tous les phénomènes touchant plusieurs acteurs à la fois, chacun rejette la responsabilité sur l'autre et les incidents de violence dans les stades du Maroc n'y échappent pas. Entretemps, le danger de catastrophe perdure et le football marocain finira, un jour, si rien n'est fait, par vivre un drame analogue à celui de Port Saïd en Egypte qui vient, récemment, de faire 74 victimes. Les instances doivent agir. De nombreux acteurs participent à l'organisation d'un match de football; même si l'importance de leur rôle est inégale, aucun d'eux ne doit être négligé. Chacun d'eux doit assumer pleinement ses responsabilités et l'idéal serait qu'ils puissent se concerter. Pour éviter à notre pays de vivre des catastrophes dans le futur, tous les acteurs : le ministère de la jeunesse et des sports, le ministère de l'Intérieur, le ministère de la santé, les élus locaux, la fédération Royale marocaine de football(FRMF), les clubs, les associations de supporters doivent non seulement assumer leurs responsabilités propres mais aussi se concerter entre eux pour adopter des solutions collégiales, certainement plus efficaces. Suite aux incidents de Casablanca, pendant le match FAR-WAC, 44 personnes dont 19 mineurs, ont été arrêtés; ils ont comparu devant le tribunal pour hooliganisme, dégâts aux installations sportives, violence vis-à-vis des forces de l'ordre, dégâts aux biens de l'Etat, vols avec violence et détentions d'armes blanches. Pour ces incidents, la commission de discipline de la FRMF a infligé au Wydad, quatre matches sans public et 10.000 dirhams d'amende. Rappelons que, quelques mois avant les incidents de Casablanca la ville de Fès a vécu des débordements aussi graves suite à des jets de projectiles. Cette succession de scènes de violence tend à confirmer que les mesures punitives, aussi sévères soient-elles, peuvent s'avérer inefficaces car pour résorber ce problème grave, il faut agir à la source en mettant le paquet sur la prévention. Et, dans ce cadre, quatre mesures, au moins, semblent inévitables et doivent être appliquées d'urgence : 1. Doter les stades de caméras de surveillance et réorganiser l'accès au stade en étroite collaboration avec les autorités locales; 2. Interdire l'accès au stade aux mineurs non accompagnés; 3. Sensibiliser les supporters et les parents de mineurs sur les dangers de la violence sur les stades; 4. Les médias doivent contribuer à l'éradication du problème en sensibilisant tous les acteurs.