L'ex capitaine du Raja en faisant ses révélations par voie de presse nous donne la preuve parfaite de cette crise des institutions et du déficit de crédibilité et d'efficience dont elles souffrent En principe, quand un employé ou une partie donnée dans un contexte quelconque se sent lésé ou bafoué dans ses droits, la réglementation, les lois et autres usages lui prévoient des recours au sein même de l'institution, de l'entreprise. Il va donc s'adresser aux instances compétentes, déposer une réclamation et est sur ainsi de déclencher des procédures. Les procédures aboutissent forcément, car crescendo, il est en mesure de recourir à des juridictions plus élevées au cas où il n'était pas satisfait du rendu des premières instances. C'est ainsi que sa fonctionne dans un système normal et une situation normale. La presse n'est un recours, si l'on peut la qualifier ainsi, que quand toutes les portes se ferment et que le concerné estime qu'il est en droit de porter le différent devant l'opinion publique. C'est ainsi que l'ex capitaine du Raja, dans un monde normal, aurait saisi le comité du Raja en ses instances compétentes pour dénoncer ce qu'il appelle des agissements illégaux. Il aurait pu dépasser le Raja et ester directement devant la fédération et ses instances compétentes. Il aurait pu dépasser toutes les instances sportives et ester directement devant un tribunal, les faits tels qu'il les révèle étant du niveau du pénal. Le fait qu'il n en n'a pas été ainsi me fait me poser deux questions: Pourquoi donc ce joueur né et élevé au Raja, cet ex joueur de l'équipe nationale, cet ex joueur professionnel en Europe, censé être parfaitement au fait des rouages de par sa longue expérience, pourquoi donc ce joueur ait recouru directement à la presse pour porter contre son club et le football national des accusations aussi gravissimes? Qu'elle est la motivation du joueur d'en référer à la presse et non point aux instances compétentes? Ces questions je me les suis posées quasiment tous les jours depuis le début de cette affaire. J'avoue n'avoir pu trouver qu'une seule réponse: Le manque ou l'absence de confiance dans les institutions, un manque fortement révélateur. Aujourd'hui le fait est là, la jeunesse, celle dont fait parti Amine Erbati, évoluant dans ce contexte, ne semble pas du tout confiante et ne croit pas tellement en ses institutions. Elle ne s'implique point dans la vie publique et préfère régler ses comptes avec la société par le truchement de comportements et de moyens bien souvent à la marge de la légalité, ignorant les institutions censées les défendre et leur servir de cadre d'évolution. L'ex capitaine du Raja a toute une jeunesse durant, évolué dans un cadre qu'il va dénoncer et surtout contourner pour régler ses problèmes. Quelque soit les motivations du joueurs. Qu'elles soient avérées ou pas, la question du différent avec le club devait être porté devant les instances normales du sport et du football avant de devenir publique. Je ne suis pas la pour juger ce joueur ou un autre demain, mais cette affaire est un révélateur du marasme profond dans la société ou tous le monde accuse tous le monde et ou les comptes se règlent loin de ce qui normalement devrait nous réunir à savoir: nos institutions. Si la société a depuis longtemps déjà crée ses propres codes, loin des lois et de la légalité dans moult domaines, c'est que les institutions sur les quelles nous avons basé notre fonctionnement: soient ne fonctionnent pas normalement soit souffre d'une image négative auprès des citoyens que nous sommes. Pour ce qui est du football comment voulez vous par exemple qu'un joueur fasse confiance à une fédération qui n'arrive même pas à fonctionner normalement et à tenir ne serait ce que son assemblée générale, à chaque fois reportée. La seule chose vraie aujourd'hui est que le joueur à un différent avec son ex club, moral ou matériel je n'en sais rien, et qu'il a réglé ou a pensé régler ses comptes de la manière la plus forte qui soit à savoir toucher à l'honneur de son club et de son coach. Sauf que le spectre de ses propos à fait tache d'huile et nous touche tous au delà de l'ensemble du football national. Est ce une turbulence ou un scandale? Cela laissera des traces profondes, indélébiles... Va t'on donc au delà des prises de positions ici ou la, tirer des leçons de cette tempête et l'exploiter positivement au lieu de juste plier l'échine et laisser passer? Mais cela est autre paire de manches. Source