- Lionsdelatlas.ma: Bonjour Adel Taarabt. Avec QPR, vous avez été relégué en Championship (Ligue 2 Anglaise). Pourquoi avoir choisi d'évoluer à Fulham ? Adel Taarabt :Comme vous l'avez dit, on a eu une saison difficile avec QPR, on a été relégué. C'est un club que j'aime beaucoup, qui m'a beaucoup donné. Un club dans lequel je suis arrivé à l'âge de 19 ans et pour lequel je me suis engagé après y avoir évolué à deux reprises sous forme de prêt. Plusieurs raisons m'ont poussé à choisir le club de Fulham. Tout d'abord, QPR ne voulait pas me vendre parce que l'objectif du club est de remonter en Premier League la saison prochaine. Le coach de Fulham m'a contacté et m'a témoigné son intérêt. Je m'entends très bien avec lui puisque c'est lui qui m'a ouvert les portes de l'Angleterre. C'est très important pour moi de jouer avec un coach que je connais bien et qui me fait confiance. Par conséquent, et même en ayant eu d'autres offres, j'ai décidé de m'engager avec Fulham. - Lionsdelatlas.ma : En parlant d'offres justement. En as-tu eu quelques unes ? Adel Taarabt : Oui j'en ai eu plusieurs, mais ce n'était pas celles que j'espérais. J'ai eu des offres de club italiens et d'autres émanant des pays du Golfe. Mais ce n'est pas mon objectif du tout de jouer dans les pays du Golfe. Je veux évoluer le plus de temps possible en Europe, et je veux jouer en particulier en Premier League. - Lionsdelatlas.ma : Justement dans le cadre de ton transfert sous forme de prêt. Est-ce qu'il y a eu des conditions ? Par exemple, le temps de jeu… Adel Taarabt :Non non il n'y a eu aucune condition. D'ailleurs, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de clubs où on peut négocier du temps de jeu. Le coach de Fulham m'a contacté, et a tout fait pour me convaincre de jouer pour lui. Il m'a signifié qu'il cherchait quelqu'un à mon poste et qu'il a voulu me faire signer plusieurs fois lorsqu'il était entraineur de Hambourg ou encore de l'Ajax mais qu'à cette époque là, l'occasion ne s'était pas présentée. De toute façon, dans le football rien n'est jamais gagné. Si tu ne fais pas les efforts qu'il faut, tu perds ta place. - Lionsdelatlas.ma : Et au niveau de la préparation. Comment cela se passe avec Fulham ? Adel Taarabt :J'ai eu une préparation compliquée puisque j'étais avec Queens Park Rangers et qu'ils ne voulaient pas me transférer. Le coach des QPR a insisté pour me garder mais je lui ai signifié que ça n'allait servir à rien que je reste en étant pas bien dans ma tête, et que cela allait se ressentir au niveau de mon rendement. Le coach a fini par céder mais du coup, je faisais parti de quatre ou cinq joueurs qui s'entrainent à l'écart du reste du groupe. Maintenant, ça fait une dizaine de jours que je suis à Fulham et du coup je suis en train de rattraper le retard que j'ai accumulé. Je fais deux ou trois séances d'entrainement par jour. Je m'entraine avec le groupe et puis lorsque c'est fini, je vais m'entrainer de mon côté. - Lionsdelatlas.ma : Rentrons dans le vif du sujet, et discutons de cette équipe nationale du Maroc. Cela fait quelques mois déjà que tu ne souhaites plus t'exprimer sur le sujet. Pourquoi décides-tu aujourd'hui de prendre la parole ? Adel Taarabt :Non moi comme j'ai toujours dis, je n'ai aucun problème. J'aime mon pays, j'ai choisi de jouer pour le Maroc à 18 ans alors que je pouvais jouer avec l'équipe de France. Comme je l'ai toujours répété c'est un choix de cœur. D'ailleurs à aucun moment, je n'ai mis les deux sélections en balance. J'ai directement opté pour le Maroc. Je n'ai aucun problème, à part certaines erreurs que l'on peut qualifier d'erreurs de jeunesse. Les gens me reprochent beaucoup de choses. Mais je pense que la vraie erreur que j'ai commise c'était avant le match de l'Algérie. Je n'aurai jamais du partir de cette manière et je comprends que les supporters m'aient reproché cela. Maintenant, je m'étais excusé, j'étais revenu en équipe nationale et tout allait pour le mieux. Après cela, à chaque fois qu'il se passait quelque chose dans l'équipe nationale, on disait que c'était la faute de Taarabt. On me mettait tout sur le dos. Après le match de l'Algérie, je n'ai jamais eu le moindre problème avec qui ce soit. Ni avec Gerets qui était là, ni avec Taoussi avec qui je n'ai pas eu la chance de travailler. Enfin pas la chance, parce que je l'ai eu mais je ne l'ai pas fait. - Lionsdelatlas.ma : Justement, on va se dire les choses honnêtement, et on va parler de tout ce qui se dit à gauche et à droite à ton sujet. On dit de toi que tu n'aimes même pas être remplaçant, que tu ne défends pas, que tu essayes d'imposer tes choix au coach, etc. Adel Taarabt : Jamais, ce n'est pas du tout vrai ça ! Je suis le joueur qui parle le moins au coach. Je dis bonjour au coach lorsque je le vois, et ça s'arrête là. Je ne jamais contesté le moindre choix, je n'ai jamais demandé à jouer à tel ou tel autre poste. D'ailleurs tous les matchs que j'ai joué avec l'équipe nationale, je n'ai jamais joué à mon vrai poste qui est celui de milieu de terrain derrière l'attaquant, milieu offensif. J'ai toujours joué sur le côté gauche ou le côté droit. Et je n'ai jamais râlé après cela. Ensuite, j'espère vraiment que les supporters sont contents de voir qu'il y a des joueurs qui n'aiment pas être remplaçants. Je déteste cela, parce que c'est ma passion, c'est mon travail. Après je suis professionnel et le coach fait ses choix et je dois les respecter. La seule chose que je demande c'est qu'on vienne m'expliquer. Que le coach me dise que je n'ai pas choisi de te faire jouer pendant ce match là pour telle ou telle autre raison. Dans ce cas, même si tu n'es pas d'accord, tu es obligé de suivre parce que le coach a montré une forme de respect envers toi. Je souhaite juste que le coach me dise par exemple, je ne te fais pas jouer dès le début parce que je compte sur toi pour changer le match pendant les vingt dernières minutes ou quelque chose dans le genre. Le fait est que je n'aime pas qu'on me manque de respect, j'aimerai juste que cela se passe comme partout. J'ai toujours dis que je n'avais aucun problème avec tout cela. J'ai toujours respecté les choix du coach. D'ailleurs j'ai toujours tout fait pour le Maroc. On m'a appelé pour des matchs au fin fond de l'Afrique et je suis allé les disputer parce que j'aime mon pays. L'année où on est monté en Premier League avec QPR, j'étais en vacances et on m'a appelé en sélection, on m'a dit qu'il fallait que je vienne m'entrainer tout seul à Rabat pendant deux semaines, parce que la Championship était terminée. J'y suis allé sans broncher. A ce moment là, j'aurai pu me dire attends, tu as fais une saison magnifique, tu as gagné le championnat et tu as besoin de prendre des vacances. Mais non je ne l'ai pas fait. Moi je vous dis, la meilleure solution ce n'est pas de demander à moi ou à d'autres journalistes, c'est de demander aux autres joueurs qui jouent avec moi au Maroc. Demandez-leur si Adel a déjà fait du mal à quelqu'un, comme je vous l'ai dis, la seule erreur que j'ai faite c'est de jouer contre l'Algérie ! C'étaient des conditions exceptionnelles, j'avais beaucoup de pression, beaucoup de choses qui tournaient dans ma tête, et en même temps je savais que j'avais fais une saison exceptionnelle et que je sentais que j'allais faire un match exceptionnel. Je savais aussi que j'avais fait un mauvais match aller en Algérie donc j'avais hâte de prouver aux gens tout ce que je valais. - Lionsdelatlas.ma : Revenons à cette CAN 2013, tu avais donné une interview au journal l'Equipe et tu leur avais signifié que si on t'appelait en équipe nationale, t'y allais… Adel Taarabt : Je vais vous dire exactement pour quelle raison je ne suis allé à la CAN. Moi, il y a un nouveau coach qui est en place. Rachid Taoussi vient en sélection, il fait des matchs amicaux et il ne m'appelle pas du tout. J'ai pris cela comme un manque de respect. Parce que les matchs amicaux, c'est là où tu essayes les joueurs. Vous êtes d'accord avec moi ? Moi lorsqu'il ne m'a appelé, je n'ai rien dit, au contraire, je n'ai fais aucune déclaration. Mais parlons des choses plus en profondeur. Au moment où Rachid Taoussi est choisi comme sélectionneur, il m'a appelé, je n'ai pas pu répondre parce que j'étais à l'entrainement. Il m'a envoyé un SMS en me disant qu'il était le nouveau coach du Maroc et qu'il attendait mon appel. Je le rappelle tout de suite après, il m'explique qu'il va me suivre, qu'il ne fait aucune différence entre les joueurs, etc. Ce à quoi je réponds, « Moi Coach je n'ai aucun problème, la seule chose que je demande, c'est que si je suis bon en club appelez moi ». Il me répond : « aucun problème ». La première sélection arrive, il ne m'appelle pas, la seconde non plus. Arrive la CAN, moi je suis avec Queens Park Rangers et on est dans une situation très difficile parce qu'on arrivait plus à gagner des matchs. Trois semaines avant la CAN, je reçois des appels de Taoussi en me disant qu'il faut qu'il me parle par rapport à la CAN, je ne lui réponds pas du tout. Je lui envoi un message par la suite en lui disant que mon club était dans une situation délicate, que pour la sélection et pour tout ce qui était autour il était convenable que je ne vienne pas. Et j'ajoute, à chaque fois que quelque chose va mal, les gens disent que c'est de ma faute, à chaque fois qu'il y a le moindre problème, c'est de la faute de Taarabt. Et que si le groupe ne marche pas c'est aussi de ma faute. Il a essayé par la suite de me joindre à plusieurs reprises mais je n'ai pas répondu. Il a appelé un ami à moi qu'il connaissait. Mon ami m'appelle en me disant que Rachid Taoussi est là et qu'il souhaite me voir, je lui réponds tout simplement que je ne souhaite pas le rencontrer.
- Lionsdelatlas.ma : Adel, le moment où Taoussi a pris la tête de l'équipe nationale correspondait à un moment où tu étais en difficulté avec ton club, que toute l'équipe de QPR avait d'ailleurs du mal à tenir le rythme. Et que toi-même, tu n'avais pas beaucoup de temps de jeu et qu'Harry Redknapp ne te donnait pas l'occasion de montrer ce que tu valais…
Adel Taarabt : Jamais. Je te coupe parce que ce n'est pas du tout vrai. J'ai joué l'ensemble des matchs avec QPR. Et d'ailleurs entre décembre et janvier, c'est là que j'ai marqué des buts.
- Lionsdelatlas.ma : On se rappelle très bien de cette phase. Taoussi avait pris l'équipe nationale au match retour contre le Mozambique. Il a joué cette rencontre et celle contre le Togo. Concernant le match contre le Togo, il n'a appelé que des petits jeunes pour les essayer justement. Et puis, tu ne penses pas qu'un coach a le droit d'appeler qui il veut ?
Adel Taarabt : Je ne suis pas vieux (Rires). Moi je n'ai aucun problème avec le fait que le coach appelle qui il veut. Mais je ne comprends pas comment tu peux ne pas appeler des joueurs pour des matchs amicaux et qu'après, tu les appelles pour une phrase finale. Ça n'existe dans aucun autre pays, ça n'existe nulle par ailleurs. Moi le coach m'a appelé pour la phase finale mais pas pour les matchs amicaux, je ne comprends pas. Tu vois où je veux en venir ? Et puis tu sais, moi qu'il ne m'appelle pas pendant les matchs amicaux, ça m'est égale. Mais au moins, qu'il m'appelle au téléphone et qu'il me dise, je te prends pas pour les matchs amicaux parce que je t'ai déjà vu jouer et que je veux essayer d'autres joueurs. Moi ce que je n'ai pas aimé dans cette histoire, c'est qu'il y a des déclarations qui ont été faites sur moi, qui sont totalement fausses. Elles ont été dites par des gens de la fédération que je connais, que je connais très bien même. Il y en a même qui ont profité de l'occasion pour dire que j'avais foutu le bordel à la CAN au Gabon avec Gerets. Moi pendant cette CAN là, Gerets me fait jouer contre la Tunisie une mi-temps j'ai rien dit. Il m'a fait jouer vingt minutes contre le Gabon, j'ai rien dit. Le coach ne m'a même pas fait jouer contre le Niger alors qu'on était éliminé, j'ai rien dit. Je suis rentré à l'hôtel, et je suis rentré ensuite chez moi. Et ensuite on vient dire que j'ai foutu le bordel. Moi je veux bien savoir d'où ça sort tout cela.
- Lionsdelatlas.ma : Profites-en justement pendant cette interview, pour nous dire qui sont-ils ces gens là qui veulent nuire à toi et à ton image auprès des supporters ? Peux-tu les nommer ?
Adel Taarabt : Bien sur que je peux les nommer. Mais il y a des gens qui travaillent encore à la fédération au jour d'aujourd'hui. Si je les dénonce, ça ne peut qu'empirer les choses pour moi. Ca ne fera que créer des problèmes pour l'équipe nationale, et ce n'est pas à ça que je veux en venir. Après, lorsque ces gens ne seront plus là, je pourrai. Ce ne sont pas des gens très importants, mais ce sont des gens qui aiment bien parler à la presse. La meilleure personne qu'il y a dans cette fédération c'est le président, il est vraiment gentil, il respecte et encourage tout le monde, mais tous les gens qui sont autour de lui, c'est vraiment incroyable…
- Lionsdelatlas.ma : Mais ces gens-la, ils ont quoi comme fonction ? Ils font partie du staff ?
Adel Taarabt : Non, ils travaillent à la fédération. Ce sont des pères de familles, etc. Moi si j'ai 40 ou 45 ans et que je vois un jeune faire n'importe quoi, je vais l'attraper et lui dire d'arrêter ses conneries. Je n'irai pas parler de la presse de lui et essayer de la casser. Et pire encore, rapporter des choses qui ne sont même pas vraies ! Moi quand je fais quelque chose, j'assume et je reconnais. Je me suis battu, j'ai fais quelque chose, oui c'est moi. Les supporters peuvent être d'accord avec moi ou pas, mais moi je reconnais.
- Lionsdelatlas.ma : Adel, Est-ce que tu regrettes de ne pas être allé à cette CAN, et de ne pas avoir répondu à cette invitation du coach ?
Adel Taarabt : Je ne regrette pas. Parce que moi je l'ai toujours dis, c'est toujours une chance de porter le maillot de l'équipe nationale. Il y a 23 ou 24 joueurs sur des millions qui ont la chance de représenter le Maroc. C'est donc une immense chance pour moi de porter ce maillot. Par contre, pour qu'après, les gens disent que tout est de ma faute, je n'irai pas ! Moi aujourd'hui je suis vraiment dégoûté. Tu vois l'état de l'équipe nationale aujourd'hui ! Tu crois que je suis content ! C'est mon pays ! Le problème c'est que tu as des gens qui ne te laissent pas travailler. Il faut reconnaître que c'est aussi de notre faute à nous joueurs, parce que le Maroc a des joueurs magnifiques. C'est comme le match contre le Burkina-Faso, tu compares les joueurs du Maroc et les joueurs du Burkina-Faso, il n'y a pas photo. Mais le Burkina-Faso, ils ont un état d'esprit, les joueurs qui jouent ensemble ils s'aiment, tout le groupe a envie d'aller de l'avant. On n'a pas la même chose au Maroc, on a des gens qui parlent d'autres gens dans la presse, pour leur faire du mal et c'est extrêmement grave. Moi à chaque fois que je viens en équipe nationale, je viens pour l'amour du Maroc, pour rien d'autre. Ma vie je la gagne en Angleterre, je la gagne depuis mes 17 ans, et je la gagne très bien même. Si je viens c'est pour faire plaisir à ma famille, pour faire plaisir aux supporters marocains, pour faire plaisir à tout le peuple marocain mais les gens ils ne te laissent pas travailler. En fait ce qui me joue des tours c'est ma franchise. Il y en beaucoup qui me disent, non mais lui il t'a roulé sur ce truc là, fais là lui à l'envers ensuite. Mais moi je ne suis pas comme ça, si je n'aime pas ta manière de faire, je vais te le dire tout de suite, et je vais te dire que je ne veux pas travailler avec toi. Moi Rachid Taoussi, il a fait des déclarations sur moi, mais comment il peut me juger alors qu'il n'a jamais travaillé avec moi ?
- Lionsdelatlas.ma : Est-ce tu as des problèmes avec certains joueurs de l'équipe nationale ?
Adel Taarabt : Zéro problème !
- Lionsdelatlas.ma : Tu insinuais que certains joueurs essayaient de te casser justement pour te prendre place…
Adel Taarabt : Absolument pas. Moi si le joueur il est meilleur que moi, il n'y aucun problème. Au contraire, c'est l'équipe nationale qui va en bénéficier en premier. Mais on disait de moi que j'avais des problèmes avec des entraineurs, des joueurs, etc. Alors que ce n'est pas vrai du tout. Moi je n'envie jamais personne. Au contraire, lorsqu'il y a un joueur qui vient la première fois en équipe nationale, je suis toujours le premier à le prendre sous mon aile. Je parle plusieurs langues, je peux discuter avec les néerlandophones, les francophones. Je m'entends avec tout le monde et tu pourras demander aux joueurs ! Je n'ai jamais eu le moindre problème avec eux, même pas une petite embrouille. Il y en a beaucoup qui m'inventent des problèmes avec les joueurs qui évoluent au Maroc. Posez-leur la question ! Demandez à Slimani, demandez à Fettah par exemple. Je suis sûr qu'ils ne vous diront que du bien de moi. Ils viennent dans ma chambre, on joue à la PlayStation. Je les invite plusieurs fois pour des sorties ou encore des diners, je rapporte souvent des maillots ou des crampons. Les gens ne voient pas tout ça, ils voient tout l'opposé et donnent une mauvaise image de moi.
- Lionsdelatlas.ma : Nous allons continuez à aborder toutes les rumeurs qui ont suivi cette CAN 2013. Beaucoup évoquent l'idée selon laquelle avec Marouane Chamakh, Houcine Kharja, et Michael Chrétien Basser vous vous étiez mis d'accord. Dans le cas où l'un de vous n'aurait pas été convoqué, aucun de vous n'irait à cette CAN. Qu'en est-il de cela ?
Adel Taarabt : Ce n'est pas vrai du tout ! Ecoutez, moi c'est ma carrière ! Bien sur que j'ai des affinités avec Houcine, Marouane et Michael. Ce sont mes amis. C'est comme partout. Quand tu travailles à l'usine et que tu es dans un groupe de vingt, tu vas forcément avoir plus d'affinités avec certaines personnes plus que d'autres. Mais jamais je vais, sous prétexte que Houcine n'a pas été sélectionné, refuser d'aller en équipe nationale. Ça, ce n'est pas mon problème, j'ai ma carrière et il a sienne. Et puis vous savez quoi, même si moi je vais voir Houcine et que je lui dis je ne vais pas en équipe nationale parce que le coach n'a pas décidé de l'appeler, il va me répondre d'arrêter de faire le con et d'y aller, pour la simple et unique raison qu'il y en a pas un seul dans l'équipe nationale qui aime plus le Maroc que Houcine Kharja. Avec Marouane, on se voit tous les jours à Londres, c'est mon ami bien sur, mais ce n'est pas pour autant que je ne vais y aller parce que lui n'y va pas. Surtout avec mon caractère à moi, vous savez que je n'écoutes personne et que je fais ce qui est bien pour moi.
- Lionsdelatlas.ma : Adel, il y a beaucoup de personnes qui pointent du doigt ton entourage et sa mauvaise influence sur toi. Il y a une personne qui ressort souvent c'est Mounir El Hassouni, qui est ton représentant au Maroc. Qu'est ce que tu penses de tout cela ?
Adel Taarabt : Je ne comprends pas les gens qui ont un problème avec Mounir El Hassouni. Mais vous me parlez des gens qui ont des problèmes avec lui. Ce sont qui ces personnes ?
Lionsdelatlas.ma : Il y a beaucoup d'informations qui circulent et qui stipulent que Mounir El Hassouni essaye d'imposer ses choix de joueurs au niveau de l'équipe nationale. Qu'il aurait des problèmes avec plusieurs sélectionneurs depuis que Baddou Zaki est parti…
Adel Taarabt : Je ne peux pas répondre à sa place mais je connais bien Mounir et il aime beaucoup le Maroc, il vit au Maroc et il y a beaucoup de joueurs qui ont choisi de jouer pour le Maroc grâce à lui. Les gens n'aiment pas Mounir parce qu'il est proche de nous, il est souvent avec nous, il nous conseille et nous oriente vers les bons choix. Mais honnêtement, j'aimerai bien voir ses personnes là. Pourquoi ils n'ont pas le courage de dire les choses en public. Moi quand Taoussi m'a appelé, j'ai dis que je ne voulais pas lui répondre. Et si je le vois en face, je lui dirai la même chose !
- Lionsdelatlas.ma : Adel Taarabt, qu'est ce que vous avez envie de dire aujourd'hui au public marocain ?
Adel Taarabt : J'ai envie de leur dire plein de choses, mais bon là je ne suis pas dans la situation de leur dire. Que les supporters marocains le sachent, j'aime mon pays et j'ai vraiment envie de retrouver l'équipe nationale. Il y en a beaucoup qui pariaient sur la fin de ma carrière et qui me voyaient déjà au Qatar. J'ai montré à tous ses gens que j'aimais le football en restant dans le meilleur championnat du monde, pour montrer que je restais au haut niveau. La dernière fois que j'ai été au Maroc, j'ai regardé le match Maroc – Gambie à la télé, il n'y avait même pas 5000 spectateurs, c'était vraiment triste. Pour ma part je n'avais jamais connu ça. A chaque fois que je jouais pour le Maroc, le stade était plein. Avant, certes on ne gagnait pas mais l'équipe nationale elle avait de la gueule. Quand les autres nations jouaient contre nous, elles avaient peur. Aujourd'hui, elles n'ont pas peur, elles viennent en touriste, profitent du soleil, des beaux stades et des belles tribunes et en plus elles nous battent chez nous.
- Lionsdelatlas.ma : Si Taoussi fait appel à toi pour la prochaine rencontre des Lions de l'Atlas. T'y va ou pas ?
Adel Taarabt : Il faut que tu saches une chose, moi je n'ai rien contre Taoussi. Je ne le connais pas et je n'ai jamais travaillé avec lui. Je ne lui ai même jamais parlé, à part au téléphone. Oui s'il m'appelle j'y vais. Je t'avoue que l'équipe nationale ça me manque. La situation de l'équipe est difficile. Ca fait longtemps que je n'y suis plus allé et je n'ai participé à aucun match des éliminatoires de la Coupe du Monde. Maintenant pour le Brésil, c'est fini, mais on a la chance d'organiser une CAN au Maroc et celle-ci faut la gagner. C'est le moment de constituer un vrai groupe
Lionsdelatlas.ma : Merci à toi Adel d'avoir accepté de répondre à toutes nos questions. Bonne chance à toi avec ta nouvelle équipe de Fulham.