REIMS (Marne). Toujours quantitativement amoindri, le Stade livre un match de prestige ce soir à Linselles, face à un champion lillois et son effrayant pedigree. AVANT Marseille, le PSG ou Lyon en L1, Barcelone, Arsenal ou Manchester United en Ligue des champions, le Stade de Reims aura « le grand honneur » de défier Lille, auteur du doublé coupe-championnat la saison dernière. « C'est un grand plaisir, évidemment, d'affronter une telle armada, expliquait hier Hubert Fournier, nous allons simplement essayer d'être à la hauteur ». C'est dans le cadre de la traditionnelle journée de l'amitié que le FC Linselles a organisé cet affrontement déséquilibré sur le papier, à la grande joie de ses supporters, mais aussi des gamins du stage estival Estifoot, qui rempliront son petit stade Paul-Delmotte et sa tribune de 400 places. « C'est la première fois que l'on reçoit le Losc après un titre, affirme Fabien Spanneut, le président de la section de supporters. C'est vraiment une fierté ». Ambiance fête populaire et braderie, avec frites et saucisses, pour le troisième match de préparation des Stadistes, le deuxième pour les Dogues. « L'objectif est de continuer notre montée en puissance dans les intentions, comme nous avons su le faire en première mi-temps face à Auxerre. Pour cela, nous devrons mettre plus d'allant, plus de mobilité dans le secteur offensif », reconnaît Fournier. Au-delà du résultat, « qui sera anecdotique », selon Olivier Guégan, c'est l'application, la concentration, l'état d'esprit déployés qui retiendront l'attention du staff. « Pour l'instant, nous faisons avec les moyens du bord, avoue Hubert Fournier. Notre effectif est incomplet, mais cela ne doit pas nous empêcher de bien travailler et de préparer activement notre première grande échéance : Nantes en Coupe de la Ligue ». Pluie de stars Toujours en quête de quatre joueurs, toujours en attente du retour des blessés, le Stade ne dispose que de seize joueurs valides pour ce court déplacement dans le Nord. « La situation n'est pas facile, mais on fait face », avoue Fournier qui, dans l'attente de la conclusion des dossiers en cours, doit composer avec tous les impondérables, et même plus, d'avant-saison. En face, Rudi Garcia nagerait dans le bonheur. Le coach du Losc possède vingt-deux joueurs, soit deux équipes distinctes, pour confirmer les « belles choses » montrées face à Bordeaux (1-1). De ce match, il attend que ses « pépites » - Hazard, Payet, Sow, Pedretti, Mavuba… - imposent le style chatoyant qui a fait la réputation du Losc. Pour les Dogues, battre Reims relève de la plus élémentaire évidence. Le Stade de Reims, aux contours incertains, apprendra beaucoup de ce duel en pays ch'ti. Gérard KANCEL