Les visions multiples nous rappellent ce qui compte le plus : le beau, l'art et l'authenticité. c inq ans au service du luxe et du prestige marocain, ça se fête. Maroc premium, qui dédie depuis cinq ans son existence à la promotion de l'art, du luxe et du savoir-vivre à la marocaine, célèbre une vraie année hommage à l'art et aux artistes marocains. Il s'allie cette fois-ci à Sofitel Luxury Hotels pour réitérer l'expérience des visions multiples, une exposition unique dans son genre qui rassemble à chaque édition des artistes qui ont fait la gloire de leur cité. Pour cette édition de mai, les visiteurs et amateurs d'art de la ville ocre pourront découvrir douze artistes marrakchis, au talent bien marqué. Mohamed Balili ouvre le bal. Observateur fasciné par les scènes de la vie quotidienne, notamment par les foules, les attroupements qui se créent à l'occasion des souks, des moussems, des mariages,… il a appris seul à force de ténacité et de talent. Douze artistes, une vision Il est accompagné de Ghany Belmaachi, créateur d'un langage pictural néo figuratif, voire une approche purement subjective qui repose sur la sensibilité de la perception visuelle et qui fait appel à la mémoire tatouée et à l'imaginaire collectif. Ben Ismael, s'il a aujourd'hui quitté la vieille médina marrakchie, couve toujours le même amour, celui qui a vu sa naissance et son enfance dans les vielles ruelles de la ville impériale, un amour qui retranscrit à chaque cliché, à chaque coup de pinceau. S'en suit alors Benjkan, peintre, graveur et sculpteur, qui dévoile un monde féerique au travers de compositions denses et saccadées réalisées par des gestes sûrs et d'une grande spontanéité. Autre enfant de Marrakech à renouer avec sa ville, Omar Bourgaba, l'un des pionniers de la peinture abstraite marocaine des années 60, une mouvance qu'il enrichit par sa recherche plastique sur l'inconscient et la spiritualité. Boustane, quant à lui, n'est pas de Marrakech, mais il l'aura adoptée comme mère après avoir quitté sa Casablanca natale, en 1991 cet artiste plasticien quitte son travail pour se consacrer entièrement à l'art de la calligraphie arabe. L'autre adoptif de la ville ocre est Said Lahssini, un baroudeur qui, de retour au Maroc, est inéluctablement attiré par l'art brut, à ne pas confondre avec l'art folklorique qu'il rejette absolument. Il fera alors un long travail sur lui-même pour se défaire de la gangue académique. Vient aussi Aziz Lkhattaf, mêlant les bleus de Tanger, les blancs éblouissants, les tons sourds des terres brûlées, les couleurs oxydées de Marrakech sans oublier l'univers éclatant des teinturiers. Deux artistes de la nouvelles génération complètent ce tableau ocre en les personnes de Noureddine Chater qui s'ancre dans la tradition de la calligraphie mais la dépasse et s'affirme essentiellement comme un travail sur la forme, et Larbi Cherkaoui qui décide de revisiter la lettre arabe, de la libérer de tout lien sémantique pour en faire un signe universel et de s'affranchir de tout esthétisme. Un grand amoureux des lettres vient clore ce florilège. Il n'est autre que Noureddine Daifallah, celui qui a bouleversé les codes de la calligraphie artistique au Maroc. Il manque une personne, nous diriez-vous. Et pas des moindres, répondrons-nous car l'homme en question est Joan Cursach, dénonciateur des murs de la honte, créateur de cauchemars beaux à voir et d'univers insolites où seule l'esthétique est autorisée à nous toucher. Yassine Ahrar