La loi protège l'intérêt général et garantit le respect des libertés. Au moment où notre pays négocie un virage démocratique historique matérialisé par une réforme constitutionnelle majeure, l'heure est peut être venue de poser le débat des valeurs. Que voulons-nous faire du Maroc ? Quelle culture démocratique voulons-nous laisser aux les futures générations ? Quel est le sens du mot liberté ? Et celui de la loi ? Que signifie l'anarchie ? La majorité ? La minorité ? Les libertés publiques ? Les libertés individuelles ? L'espace public ? La propriété privée ? Pour aussi basiques qu'elles soient, ces socles qui structurent les notions de l'Etat de droit et de démocratie méritent d'être rappelés ou tout au moins clarifiés à l'aune de certains comportements observés dans plusieurs villes ces derniers jours. Si le souffle réformateur du mouvement du 20 février a été justement salué, si le discours du 9 mars a tracé une feuille de route ambitieuse pour un nouveau Maroc, force est de constater que cet espoir démocratique en gestation est aujourd'hui menacé par les mouvements de la gauche radicale et les extrémistes de la Salafia Jihadia. Ces deux mouvances dont la pensée est minoritaire, totalitaire et violente, ont dès le début voulu pratiquer une OPA sur la jeunesse du 20 février pour régler leurs comptes avec l'Etat. Car, il faut bien lâcher le mot : c'est l'Etat, ses institutions, ses fonctionnaires et ses forces de l'ordre qui sont visés par les extrémistes. En un mot : l'Etat est l'ennemi. Partant de ce raisonnement, ces mouvements veulent donner à leurs visées un vernis politique alors qu'au fond, il ne s'agit ni plus ou moins que d'actes de violence qui tombent sous le coup de la loi. Les autorités de sécurité publique ont fait preuve de beaucoup de sang froid et d'une maturité sans précédent dans la gestion sur le terrain des revendications des jeunes, la mise en place d'un processus d'écoute concerté et même la gestion des suites de l'attentat d'Argana. Mais, elles ne feront aucune concession sur le respect des lois du pays. Car, c'est leur mission (et leur obligation) première. Celles de prévenir tout débordement qui puisse menacer l'ordre public et la sécurité des citoyens. En agissant ainsi, elles appliquent la loi et protègent la stabilité du pays et de ses citoyens. Rien ne sert de les lyncher quotidiennement dans les médias en les présentant comme des forces anti-démocratiques ou des poches de résistance aux réformes en cours. En agissant ainsi, nous préparons le lit à des extrémistes violents pour hypothéquer les rêves de notre jeunesse. La primauté est à la loi et non à l'anarchie et à l'obscurantisme. Le Maroc est notre bien commun, préservons-le ! Le Temps