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Meeting de commémoration du 41ème anniversaire de la disparition du leader de l'Unité Abdelkhalek Torrès
Publié dans L'opinion le 06 - 06 - 2011

M. Abbas El Fassi : Le défunt leader estimait que la lutte pour l'indépendance est intimement liée à la revendication d'un régime constitutionnel garantissant la liberté et la dignité du citoyen
Il affirmait que les Constitutions divergent dans leurs formes, mais convergent vers le même esprit et que leur quintessence est de faire de la Nation la source des pouvoirs
Mesdames, messieurs,
Nous sommes heureux de commémorer, aujourd'hui, le 41ème anniversaire de la disparition du leader de l'unité, Abdelkhaleq Torrès, en cette cité combattante, la ville de Mèknès, capitale historique du Royaume des siècles durant et dont les habitants ainsi que les tribus des régions avoisinantes ont joué un rôle important dans l'Histoire tant ancienne que moderne du Maroc et constitué l'une des citadelles du combat istiqlalien pour la liberté et l'indépendance et la défense de la dignité des citoyens.
Le choix de Méknès constitue ainsi un gage de notre fidélité et de notre reconnaissance envers les femmes, les hommes et la jeunesse de cette ville pour leur contribution au Mouvement national dont Abdelkhaleq Torrès fut l'un des grands meneurs de par ses qualités innombrables tels la générosité de cœur, la loyauté et le courage de dire la vérité quel qu'en soit le prix.
Ce fut, en effet, un combattant farouche et éclairé, un intellectuel distingué, un politique aguerri, un journaliste ouvert et soucieux de propager la conscience politique, de former les générations et d'ancrer le sentiment patriotique dans les esprits des diverses couches populaires par tous les moyens disponibles en vue de les amener à ne ménager aucun effort pour faire face à l'occupant et faire échec à ses plans.
Cette commémoration intervenant en plein débat autour de la liberté et des réformes constitutionnelles, le parti a jugé bon de la placer sous le signe de « Abdelkhaleq Torrès et la lutte pour l'édification d'une société démocratique », l'homme étant l'un des symboles du combat national et ayant fortement cru en les causes essentielles de leur patrie et, en premier lieu, en la liberté et la démocratie à la défense desquelles il a voué sa vie dès sa prime jeunesse, consacré tous ses efforts et mis à contribution ses relations parmi les personnalités influentes à l'intérieur comme à l'extérieur.
Il consigna ainsi tôt ses prises de positions dans des articles parus dans le journal « Al Hourrya » (La liberté) dont celui publié le 23/8/1937 dans lequel il se demande « si le bonheur d'une nation est concevable sans la liberté et l'indépendance ? ». Et de répondre : « Nous aimons et sacralisons, certes, la liberté mais ne permettons pas qu'elle soit instrumentalisée pour nous diviser et nous éloigner de l'action tolérante ».
Il croyait donc que la lutte pour l'indépendance est intimement liée à la revendication d'un régime constitutionnel garantissant les libertés individuelles et collectives et protégeant la dignité du citoyen. Dans un article paru le 10/10/1946, il écrivait : « La Constitution étant l'ensemble des lois originelles qui définissent le citoyen, exposent ses droits et obligations, expliquent la nature de ses rapports avec le gouvernement et vice-versa et fixent les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, c'est cela même que nous réclamons pour notre nation afin de protéger l'être marocain, organiser les affaires de l'Etat et mettre fin à toutes les formes de tyrannie… Il convient donc de souligner que si les Constitutions, de par le monde, diffèrent dans leur forme, elles se ressemblent toutes pour ce qui est de leur esprit en ce qu'elles érigent la nation en source de tous les pouvoirs »
Et d'expliquer les raisons de la revendication d'un régime constitutionnel par la nation marocaine en affirmant que cette revendication procède d'un besoin pressant « car l'anarchie, surtout du fait de la domination étrangère, est devenue insupportable et l'on ne peut assurer (à la nation) l'émancipation, puis le progrès, que si elle est en mesure d'organiser sa vie pleinement, à l'instar des nations vivantes et civilisées, de délimiter les pouvoirs, y compris celui judiciaire, de déterminer les rapports de ces derniers et de définir la place et le rang légaux de Sa Majesté le Roi sous la présidence duquel nous vivons …Obtenir la Constitution est donc l'un des importants objectifs à la réalisation desquels le Mouvement national œuvre au profit du peuple ».
La démocratie constitue ainsi l'une des constantes en lesquelles il croyait et n'a eu de cesse de réclamer après l'indépendance, la considérant comme l'une des valeurs humaines reconnues par les conventions internationales des Droits de l'Homme et dont l'occupant cherchait à nous priver, affirmant à ce sujet en 1952 : « Nous voulons goûter à la démocratie et en jouir, égaux en cela avec les Etats occidentaux pour ce qui est de tous les droits humains, ces droits qu'ils veulent universels sur le papier mais qu'il se réservent à eux seuls » .
S'agissant de la signification et de la portée réelles de l'indépendance pour laquelle lui et ses camarades luttaient, il affirme : « L'indépendance signifie que le peuple se gouverne lui-même, légifère pour lui-même, protège lui-même ses droits et intérêts, que les compétents parmi ses fils puissent exercer leurs dons et que l'individu comme la collectivité soient heureux ».
Il croyait aussi que le système de gouvernement pour lequel il luttait devrait incarner la démocratie véritable, protéger la dignité des citoyens sur des bases constitutionnelles insistant à ce propos en 1946 dans le discours de la Fête de la lutte nationale sur la nécessité de « promulguer une Constitution qui mette en lumière les droits et obligations du pouvoir et des individus, explicite les rapports entre le chef de l'Etat, son peuple et son gouvernement et à travers laquelle le pays prend la forme d'un système consultatif (Chouri) ». Il pensait aussi que la mise en place d'un tel système devait être conduite par un gouvernement issu de la volonté populaire au terme d'élections honnêtes, mettant l'accent sur la nécessité de « former un gouvernement national choisi et agréé par la majorité du peuple ».
Il était très soucieux de mettre cette vérité en exergue et d'expliquer les fondements de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du pays, appréhendant fortement les dangers de la partition, du fait de la multiplicité des zones d'influence, situation qu'il estimait nécessaire de combattre à travers l'unification du Mouvement national au Nord et au Sud et l'abattage des obstacles et frontières que les occupants français et espagnol s'évertuaient à dresser.
Mesdames, messieurs,
En y regardant de près, l'on constate que la qualité et la nature des positions du Mouvement national, encadré par le Parti de la Réforme au Nord et celui de l'Istiqlal au Sud, sont très proches, complémentaires et simultanées, ce qui témoigne d'un parfaite coordination stratégique et tactique entre les deux partis, ce à propos de quoi Torrès affirme : « Nous réitérons ce que nous disions plus tôt, à savoir que la solidarité du Parti de la Réforme nationale avec le Parti de l'Istiqlal est totale, et nous oeuvrons selon les mêmes principes communs qui guident les Istiqlaliens dans la zone sultanienne ».
Le leader Allal El Fassi note à ce sujet : « Le Mouvement national a pris son essor, au début, sous le nom de Bloc de l'action nationale et comprenait tous ceux qui avaient fondé le Parti de l'Istiqlal, mais des circonstances externes et indépendantes de notre volonté ont fait que nous avons accepté que chacun agisse avec une certaine indépendance jusqu'à ce qu'arrive le temps où nous devrions retrouver la réalité nationale qui est la réunification ».
Conformément à ce plan, le Parti de la Réforme imita l'Istiqlal qui avait demandé des réformes en 1933, en présentant une demande similaire en 1937, à SE le Khalif et au résident général espagnol où l'on lit, notamment : « Le Maroc, toutes zones confondues, est un et indivisible ; notre principe, en ce qui concerne le régime de gouvernement, est le régime monarchiste, musulman, basé sur la Choura et (inspiré) des systèmes modernes qui ont fait la preuve de leur utilité pour la société humaine. Nous, en notre qualité de Bloc national au nord du Maroc d'abord, et en qualité de Parti de la réforme nationale ensuite, avons souvent défendu l'unité du Maroc et avons souvent souhaité que notre action soit commune et unifiée … car les revendications du peuple marocain au sud sont, en réalité, ce dont il a besoin au nord ».
La visite de feu SM Mohammed V à Tanger, en 1947, fut ainsi une occasion propice pour exprimer cette conviction et démontrer à l'opinion internationale la profondeur et la solidité des liens qui unissent le Roi et le peuple au nord comme au sud, ce qu'illustra le discours royal qui constitua un tournant décisif et un saut qualitatif à la coordination entre les partis de l'Istiqlal et de la réforme, SM le Roi ayant reçu alors une délégation des deux partis conduite par A. Torrès et le Secrétaire général de l'Istiqlal, Haj Ahmed Balafrèj accompagné de Haj Omar Ben Abdeljalil.
Torrès joua alors un grand rôle dans la mobilisation des citoyens et la réussite de la visite royale, la considérant comme une opportunité historique pour mettre en relief l'unité nationale et territoriale, en offrant à Sa Majesté un cadeau symbolique à propos duquel Allal El Fassi écrit dans « Les mouvements de libération » : « Leur délégation fit un immense présent symbolique consistant en une carte du Maroc unifié et dessinée sur une plaque d'argent pur, tandis que les noms étaient écrits en or tout aussi pur ainsi qu'en un coffret en or, rempli de terre glanée dans les montagnes de la région et portant cette inscription : « A l'occasion de la visite du Roi à Tanger, les habitants de Tétouan (lui) offrent ces morceaux de terre emplie du sang des valeureux martyrs, en guise de symbole de l'unité du Maroc sous le glorieux Trône alaouite ». Il prononça ensuite un discours devant une foule immense dans lequel il réitéra notamment l'allégeance, la loyauté et la fidélité au Souverain.
Puis les méthodes et mécanismes de coordination entre les partis de la Réforme et de l'Istiqlal se développèrent pour constituer une action commune et concertée à l'intérieur et à l'étranger, tant au plan politique qu'au niveau de l'action armée dans le cadre de la résistance et de l'Armée de libération jusqu'à ce qu le Maroc recouvre son indépendance et que les zones khalifienne au nord et sultanienne au sud se réunissent de nouveau, concrétisant ainsi ce sur quoi Torrès ne cessait d'insister, à savoir que « le Maroc est un et indivisible et que aucun parmi nous ne tolèrerait une quelconque partition ou n'accepterait une démarche tendant à arracher une partie de la patrie, notre ambition ultime étant de voir notre région intégrée au Maroc unifié et jouissant de la pleine souveraineté, sous lea conduite de note guide inspiré et héros de notre combat pour la libération, Mohammed V qu'Allah le glorifie ».
Cette foi en l'unité ne se limitait pas à la seule unité nationale et territoriale puisque le défunt croyait aussi fermement en la nécessité de conjuguer à nouveau les efforts du bloc national et des partis de la Réforme et de l'Istiqlal afin de relever le défi du Jihad suprême, celui d'édifier le Maroc de demain en annonçant, en toute humilité et désintéressement, la fusion du parti de la Réforme avec l'Istiqlal, à travers un discours devant le congrès de la Jeunesse istiqlalienne à Fès, dans lequel il exprima notamment le vœu de voir cette démarche servir de leçon aux hommes et responsables de demain et les inciter à œuvrer à l'intérêt supérieur de la nation et de la patrie.
Cette solidarité et cette unité, Torrès veillait aussi à les mettre en pratique à tous les niveaux et toutes les étapes d'après l'indépendance en ce qui a trait à toutes les causes vitales du Maroc et principalement, dans la lutte pour la démocratie et l'inauguration de l'ère constitutionnelle, sous la houlette du leader Allal El Fassi, en faveur de la Constitution et pour la mobilisation de l'opinion nationale autour de ce projet démocratique pour lequel le parti n'avait cessé de combattre en vue de garantir la participation du peuple à la gestion de ses affaires à travers des institutions élues.
Mesdames, messieurs
Si la campagne du parti en faveur de la Constitution, sous la conduite du leader Allal El Fassi, a largement contribué à ce que les masses populaires s'impliquent dans ce processus historique et en assurent le succès, A. Torrès n'en fut pas moins le chef inspiré de la première campagne électorale du parti à l'occasion des premières législatives tenues au Maroc indépendant le 17 mai 1963, en présidant des dizaines de meetings à travers toutes les régions du pays et en faisant montre d'un leadership et de grandes facultés de communication et de persuasion, insistant en particulier sur la consécration et la consolidation de la démocratie, la défense du patriotisme et l'action pour la libération et l'émancipation.
Le Parti a mené cette campagne dans des conditions difficiles face à une violente opposition de la part des adversaires de la démocratie et des tenants de l'abus de pouvoir qui voulaient à tout prix faire passer les candidats du FDIC, tantôt par l'appât, tantôt pr la persécution, les menaces, l'incarcération… Ce à quoi Torrès fit front avec tous les moyens, mais la machine de la falsification était plus puissante et le processus prit un tournant autre que celui qu'on espérait. Cette résistance de Torrès face aux ennemis de la démocratie devait ensuite se poursuivre à travers le groupe parlementaire de « la légalité et l'égalitarisme » qu'il présidait et ses interventions enflammées sous la coupole en faveur de l'unification et la marocanisation de la justice, l'enseignement de l'arbe, de la presse nationale et l'abolition de la presse colonialiste, tout en réclamant que les médias publics contribuent à la propagation de la culture et de la pratique démocratiques…
Après la proclamation de l'état d'exception et la suspension du parlement en 1965, il considéra cette démarche comme un recul inacceptable et continua à défendre l'option démocratique, faisant fi des manœuvres tendant à minorer l'action politique et à en dégoûter le peuple.
Et M. Abbas El Fassi de conclure en rappelant qu'en veillant à honorer la mémoire de ses leaders et dirigeants, l'Istiqlal tient ainsi à réitérer sa fidélité et son attachement à l'école patriotique telle que fondée et voulue par les pionniers du Mouvement istiqlalien dont l'une des figures de proue n'était autre que A. Torrès tout en tirant les leçons de sa lutte et de ses sacrifices en ce moment précis où le pays connaît une nouvelle révolution du Roi et du peuple en vue d'édifier le Maroc nouveau, démocratique, unifié et solidaire, ainsi que pour renouveler le serment de porter le message de l'Istiqlal au service de notre pays, pour la consolidation de ses fondements culturels et civilisationnels et pour préparer un avenir meilleur de notre peuple.


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