L'impasse dans laquelle se trouve Casablanca n'est que le miroir lisse d'un champ politique national en désordre. coup de théatre à la mairie de Casablanca. Les conseillers du Rassemblement national des indépendants (RNI) ont lâché Mohamed Sajid, et ce, en présentant une démission collective du Conseil de la ville. Selon des sources au sein du RNI, cette décision fait suite aux différents blocages qu'ont connus les travaux de la session ordinaire du même conseil, tenue en début de semaine. Le maire de Casablanca ne s'attendait certainement pas à cette douche froide. En effet, lors de la tenue de la dernière réunion au Conseil de la ville, les seize conseillers RNIsites ont déposé une démission collective. Des sources au sein du Conseil de la ville, qui ont requis l'anonymat, estiment que ce qui s'est passé mardi dernier n'était pas du tout prévisible. Les mêmes sources ajoutent que, suite à cet événement exceptionnel, la réunion qui devait initialement se tenir dans le calme, a été marquée par un climat extrêmement tendu. Ce qui n'a pas permis à M. Sajid de faire adopter son rapport financier pour la troisième fois consécutive. Comme un malheur ne vient jamais seul, le maire de Casablanca risque d'être également lâché par le Parti Authenticité et Modernité (PAM). Ce dernier serait tenté d'emboîter le pas au RNI et ce, bien que l'UC, auquel appartient Mohamed Sajid ait opté auparavant pour une alliance avec le parti de Mohamed Abied, le RNI et le PAM. Cette situation semble donner le tournis à M. Sajid qui a déclaré il y a quelques jours à la presse qu'il «en avait marre et qu'il avait besoin de repos». Dans une déclaration au Temps Mohamed Sajid estime que la gestion d'une ville aussi immense que Casablanca n'est pas du tout une partie de plaisir, mais que c'est son amour pour cette ville qui l'aide à garder le moral et rester dans son poste. Conséquence logique Pour sa part, Abdelghani Merhani, membre du Conseil de la ville, estime que le maire de Casablanca se trouve dans une situation extrêmement délicate et qu'il «doit présenter sa démission et permettre ainsi à Casablanca de prendre un souffle». M. Merhani, l'un des membres fondateurs du mouvement du 25 février luttant contre la corruption et la fraude qui sévit à Casablanca, dit, que pour gérer une ville comme Casablanca, «nous avons besoin d'un homme de confiance et d'un grand sens de la responsabilité». Et d'ajouter : «La gestion de la capitale économique doit être assurée par un politique compétent qui fait l'unanimité». Par ailleurs, de nombreuses voix au sein du conseil de la ville ont jugé nécessaire de faire appel aux autorités pour assurer la gestion de Casablanca pour une durée de trois mois, comme ultime et dernière solution à cette impasse. Selon de nombreux observateurs, l'impasse dans laquelle se trouve la ville de Casablanca, capitale et poumon économique du royaume, est à imputer aux alliances contre-nature. Lesquelles alliances ne sont autres que le miroir lisse d'un champ politique national en désordre. Mohcine Lourhzal et Mohamed Bensidi