Les réformes institutionnelles annoncées dans le discours royal du 9 mars sont de nature à renforcer davantage l'attractivité du Maroc pour les investissements étrangers, notamment français, ont estimé, mercredi à Paris, plusieurs membres du gouvernement, en visite en France. Pas moins de six ministres ont fait le déplacement à la capitale française pour mettre en valeur la portée des réformes annoncées dans le discours royal et susciter davantage d'engagements des pouvoirs publics français et des investisseurs privés pour faire aboutir le chantier des réformes par le soutien à la croissance économique. La délégation ministérielle marocaine a pris part à une rencontre-débat, organisée par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), sous le thème "Réformes et croissance, où en est au Maroc?". Devant une audience, composée notamment d'une centaines de patrons français, la délégation ministérielle a mis en avant les réformes en cours et à venir au Maroc, les opportunités d'investissement dans plusieurs secteurs et les perspectives de croissance de l'économie nationale. "Le potentiel intrinsèque du Maroc ouvre des perspectives à tout le monde", a souligné M. Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des finances, insistant sur la résilience de l'économie marocaine face à la crise, à la faveur d'une politique "volontariste et audacieuse", menée sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI. Il s'est dit convaincu que les réformes institutionnelles annoncées dans le discours royal sont à même de conforter "l'ambition du Maroc de renforcer son intégration par rapport à l'UE et son positionnement en Afrique". Pour le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, M. Nizar Baraka, la mise en oeuvre des nouvelles réformes auront un impact positif sur le climat des affaires en favorisant "la logique de bonne gouvernance, la primauté des règles de droit, la transparence et la reddition de compte". "Ce sont autant de facteurs qui permettront d'accélérer la croissance de l'économie nationale", a-t-il indiqué. A cette occasion, les membres de la délégation marocaine ont exposé les grandes lignes des stratégies nationales pour le développement des secteurs de l'énergie, de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme. Ainsi, Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement a souligné l'intérêt accordé par le Maroc à la diversification des sources d'énergie, en oeuvrant au développement de toutes les filières, en particulier les énergies renouvelables, "ce qui constitue autant d'opportunités d'investissement". Pour sa part, M. Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, a mis l'accent sur les efforts déployés, dans le cadre du Plan Vert, pour la promotion d'une agriculture solidaire et diversifiée, à forte valeur ajouté, en s'appuyant entre autres sur les petits agriculteurs. "Avec 33 millions de consommateurs, le marché marocain est très attractif", a-t-il assuré, plaidant pour une implication "plus forte" de l'UE en tant que "partenaire et non comme concurrent". De son côté, M. Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a présenté le Pacte Emergence pour l'Industrie qui a identifié les six métiers mondiaux du Maroc (offshoring, automobile, aéronautique, électronique, textile, cuir, agroalimentaire), "secteurs à fort potentiel de croissance". Il a mis en lumière les actions mises en oeuvre pour l'amélioration du climat des affaires et les mesures prises pour encourager l'investissement (simplification des procédures, réduction des charges fiscales, appui aux PME). M. Yassir Zenagui, ministre du Tourisme et de l'Artisanat a mis en relief les enjeux de la stratégie de développement touristique "vision 2020", destinée à positionner le Maroc parmi les 20 premières destinations touristiques mondiales. Une stratégie qui vise, selon lui, à "doubler la taille du secteur touristique ainsi que les arrivées de touristes étrangers". La délégation ministérielle, accompagnée de plusieurs chefs d'entreprises marocains, ont été reçus par la ministre française de l'Economie Mme Christine Lagarde et ses deux secrétaires d'Etat au commerce extérieur et au tourisme. Elle sera reçue plus tard dans la journée au Quai d'Orsay par le ministre des Affaires étrangères, M. Alain Juppé qui "redira le plein soutien" de la France au Maroc, un pays "clairement engagé sur la voie de la démocratie et des réformes" comme en témoigne l'annonce d'une révision "profonde de la Constitution" par le Souverain, a-t-on appris auprès de son porte-parole.