Le géant qatari de la pétrochimie a choisi le Maroc pour s'installer dans la région et, partant, avoir une présence sur l'Afrique. C'est officiel, la société qatarie de pétrochimie Qapco ouvre son bureau de représentation dans la capitale économique du Maroc, le 28e dans le monde. Après une vingtaine d'années de présence sur le marché marocain à travers la société Probi, distributeur des produits Total (Total est actionnaire à hauteur de 20% dans le capital de Qapco), la société a décidé finalement d'être présente sur le marché marocain afin de se consacrer pleinement à ses collaborateurs et clients. «Nous avons effectué plusieurs études de marché avant de choisir le Maroc pour abriter notre bureau régional car nous maîtrisons ce secteur que nous jugeons prometteur», déclare Mohammed Youssef El Mulla, vice-président du conseil d'administration de la société. En Tunisie, par exemple, le groupe a préféré conserver son contrat de distribution avec la société Malga, qui se trouve dans la zone industrielle de Ben Arous à Tunis, plutôt que d'ouvrir un bureau de représentation. Selon M. El Mulla, le marché marocain est le plus important du continent africain après celui de l'Afrique du Sud qui, d'ailleurs, abritera le prochain bureau régional courant cette année. Pour rappel, le marché marocain contribue à hauteur de 6% dans le chiffre global de Qapco. 30% de parts de marché A travers cette implantation, la société envisage d'atteindre une part de marché de plus de 30% à long terme pour les produits de polyéthylène à basse densité et les produits Qatofin de polyéthylène à basse densité linéaire qui seront commercialisés au Maroc. A en croire le DG du nouveau bureau Oussama El Oufir, «le marché marocain présente une réelle opportunité pour les Qataris car il est mature et la demande se fait de plus en plus forte». Le responsable qui était en charge de la logistique et la relation client chez la filiale marocaine de la firme Cadbury, avant qu'elle ne soit rachetée par le géant américain Kraft, est ambitieux quant aux objectifs affichés par son groupe. L'enjeu est énorme d'autant que le marché marocain représente un chiffre d'affaires de plus de 250 millions de dollars. Un marché où la société qatarie est déjà bien ancrée mais bousculée par la société Sabic, dont les points forts restent la diversité de sa gamme de produits et leur tarification intéressante. Tanger dans le pipe ! M. El Mulla nous confie que le Maroc dispose d'énormes atouts pour être un relais vers d'autres marchés de la région, notamment les marchés de l'Afrique subsaharienne. D'ailleurs, le vice-président de la société est très tenté d'investir dans des dépôts de stockage au niveau du port de Tanger Med dans un avenir proche. Un scénario qui rappelle l'expérience égyptienne avec Qapco. En effet, après avoir ouvert un bureau de liaison à l'Héliopolis du Caire en 2002, la société a décidé d'investir en 2007 dans la zone franche du Caire, un imposant entrepôt de stockage pour mieux desservir ses clients de la région. Outre ses efforts dans la distribution, la commercialisation, le marketing et la fidélisation de sa clientèle marocaine, la société de pétrochimie s'activera également dans le chantier universitaire. En juin prochain, des sessions de formation seront programmées avec des universités marocaines afin d'ancrer la culture environnementale dans le secteur du plastique. Cette inauguration du géant qatari confirme une fois de plus que le Maroc a réussi à se repositionner sur la scène internationale et attire plus que jamais les investisseurs désirant avoir un pied sur le continent africain. Mohamed Amine Hafidi