Un business est né : Eric Gerets. Une marque de fabrique qui collectionne les contrats. Entraîner à prix d'or un club de prestige comme le Hilal saoudien, percevoir d'un pays, en l'occurrence le nôtre, un salaire équivalant à celui de l'ensemble des membres du gouvernement tout en maintenant le buzz médiatique sur un troisième possible contrat avec l'Olympique Lyonnais : Eric Gerets mérite manifestement le titre de businessman de l'année même si 2010 n'est pas encore terminée (voir pages 18-23). Car l'homme est devenu une marque au même titre que Adidas ou Nokia. Le nom de Gerets sonne comme un sésame dans le monde fermé du football professionnel. Le coach belge sait en jouer, montant la pression par médias interposés, manipulant à la perfection la tension des différents publics (celui de Al Hilal, du Maroc et de Lyon !)… Derrière le coach, star des vestiaires et icône des médias, se cache un homme d'affaires redoutable qui ficelle au détail près les clauses de ses contrats en exigeant la confidentialité sur ses émoluments et en se ménageant des sorties sans trop de casse. En ces temps de crise, il vaut mieux s'appeler Eric Gerets et gérer un morceau de cuir comme la poule aux œufs d'or que de présider aux destinées d'une banque en faillite au fin fond des Etats-Unis, une usine en déconfiture au nord de la France ou un budget sans recette au Maroc. Ironie du sort, la chance semble sourire à cet homme d'affaires hors pair : après le Hilal, la baraka Gerets a stimulé à distance l'équipe nationale marocaine. En signant une victoire précieuse face à la Tanzanie, les coéquipiers de Chamakh mettent fin à une longue série de mauvais résultats. Mais c'est le 25 mars prochain que Gerets aura besoin de toute sa baraka : face à l'Algérie, il n'aura pas droit à l'erreur. Une défaite signerait la fin de tout ce cirque, ne laissant alors que le souvenir d'une énième mauvaise histoire belge. AbdelkhalekZyne