Le conseiller royal incarnait une forme d'exigence intellectuelle sans concession… Rarement funérailles d'un Haut Commis de l'Etat auront suscité une telle émotion collective. Les obsèques du conseiller royal Abdelaziz Meziane Belfkih auront réuni tout ce que le Maroc compte de hautes personnalités et de décideurs de premier plan mais aussi une foule anonyme venue rendre un ultime hommage au fils de Taourirt, à l'ingénieur émérite, au brillant ministre et au conseiller royal avisé et éclairé qu'il fut. Dans le cadre de cette édition, le Temps consacre une cover-story spéciale pour exprimer à sa façon l'hommage rendu à la mémoire du défunt. Si la mort transforme effectivement une vie en destin, celui de Abdelaziz Meziane Belfkih restera à jamais associé à des valeurs un peu perdues de notre époque : le mérite, la compétence, le dévouement au travail, la discrétion, la loyauté et l'amour de son pays. Meziane Belfkih portait toutes ces valeurs, lui qui considérait sa mission comme «un sacerdoce» au service du «seul drapeau». Le conseiller royal incarnait une forme d'exigence intellectuelle sans concession. Le rapport du cinquantenaire, qui fixe une feuille de route pour les prochaines 25 années, en est l'illustration parfaite : crédible, indépendant, il pointe les insuffisances et trace les challenges qui attendent le Maroc. C'est le meilleur des héritages que l'on pouvait espérer d'un homme de son envergure, ayant connu deux règnes et géré des dossiers complexes. Témoin et acteur de la marche de développement du Maroc moderne, Meziane Belfkih restera à jamais l'exemple-type du Haut Commis de l'Etat, dévoué, discret, humble et patriote. Pour cela, il restera vivant dans le cœur de beaucoup de ses concitoyens.