Bruxelles, La Banque européenne d'investissement (BEI) est "solidement abonnée à l'excellence" dans ses relations avec le Maroc depuis plus de trente ans, atteignant à fin 2009 des accords de financement de l'ordre de 4,5 milliards d'euros, a souligné, jeudi à Bruxelles, M. Menouar Alem, ambassadeur du Maroc auprès de l'Union européenne. "Dans ses actions et ses relations avec le Maroc, la BEI est solidement et fidèlement abonnée à l'excellence. Ce qui constitue, de la part de cette institution de référence, un témoignage concret et fort de la justesse et de la pertinence des chantiers de réformes économiques et sociales conduits par SM le Roi Mohammed VI", a indiqué M. Alem, lors d'une conférence organisée par la Banque sur le thème, "Prêts de la BEI hors de l'UE : aller de l'avant". L'ambassadeur, seul représentant d'un pays partenaire invité à cette manifestation organisée dans le prolongement de la publication du rapport du Comité des sages sur l'évaluation des mandats extérieurs de la BEI, a soutenu que les accords de financements signés, depuis que la Banque européenne accompagne le Maroc dans tous ses chantiers de réformes, de modernisations et de mise à niveau économique et sociale, ont totalisé, à fin 2009, plus de 4,5 milliards d'euros. M. Alem s'est, par la même occasion, félicité de l'année exceptionnelle 2009 qui a enregistré un total d'accords de financements de 540 millions d'euros, faisant remarquer qu'à ce titre, la BEI figure parmi les principaux partenaires financiers du Maroc. Le diplomate a, par ailleurs, mis en relief l'engagement de la BEI au Maroc qui couvre un éventail sectoriel "très large et très diversifié" portant, entre autres, sur l'énergie, l'eau et l'environnement, les PME à travers les lignes de crédits dits "globaux", la micro-finance, le capital humain, l'industrie, l'assistance technique, le transport autoroutier et urbain (Tramway de Rabat), émettant le souhait que cet engagement s'étende au TGV Maroc. De même, a-t-il poursuivi, la BEI est impliquée dans la concrétisation du Plan solaire marocain qui prévoit des investissements, à l'horizon 2020, d'un montant de 9 milliards de dollars sur les sites de Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. Il a tenu à préciser que les objectifs relatifs au plan solaire marocain rejoignent ceux du Plan solaire Méditerranéen, un des projets phares de l'Union pour la Méditerranée. "Dans nombre de domaines, la BEI a joué un rôle de pionnier, c'est le cas en ce qui concerne la création de parcs éoliens (Parc éolien de Tanger avec 80 millions d'euros) et les infrastructures sanitaires (70 millions d'euros)", a ajouté l'ambassadeur. La BEI a, de même, consenti en 2004, un prêt au Maroc de 71 millions d'euros destinés à financer un programme de logements sociaux ce qui représente une première pour la BEI en dehors de l'Union européenne, a-t-il rappelé. M. Alema, toutefois, relevé que le secteur agricole marocain était un "absent de marque" qui n'a pas encore été investi par la BEI, soulignant que le secteur agricole au Maroc recèle d'importants gisements d'emplois qualifiés, de croissance, et partant de création de richesse et d'innovation. "Avec le Plan Maroc Vert, le Royaume s'offre et offre un cadre stable et une visibilité suffisante et à long terme pour les investisseurs, y compris étrangers", a-t-il dit. Il a fait savoir que la Commission européenne accompagne le Maroc à travers un programme d'appui au secteur agricole qui débutera cette année, invitant la BEI à se joindre à ce nouvel espace de coopération et de partenariat. Et l'ambassadeur d'affirmer, en outre, qu'à la lumière du Statut avancé accordé au Maroc, le Royaume est déterminé à ouvrir d'autres chantiers en vue de hisser ses liens avec l'UE au rang de partenariat stratégique. Il a, par ailleurs, souligné que l'accès du Maroc à la catégorie "Investment grade" de Standard&Poor's, est le résultat de plusieurs années de "réformes structurelles courageuses et importantes". "Cette amélioration de la notation du Maroc est d'autant plus importante qu'elle intervient dans un contexte international difficile où les agences de notation sont plutôt conservatrices et plus prudentes", a-t-il estimé. M. Alema, en outre, souligné que la BEI, au niveau de son mandat méditerranéen, sera fortement sollicitée, dans l'avenir, sur au moins trois principaux fronts, en l'occurrence l'Union Pour la Méditerranée, la Facilité d'Investissement pour le Voisinage (FIV) et les financements bilatéraux, et a, à cet effet, émis le souhait que la BEI puisse disposer des ressources financières qui soient à la hauteur non seulement de ses missions, mais aussi de l'ambition de l'UE d'être un acteur majeur sur la scène internationale et de l'ambition du Maroc de s'arrimer davantage à l'UE. Dans une déclaration à la MAP, le vice-président de la BEI, M. Philippe de Fontaine Vive a salué les réformes et les chantiers engagés par le Maroc, rappelant que le Royaume est le premier partenaire méditerranéen de la BEI en dehors de l'espace européen et des pays de l'élargissement. "Le partenariat entre la Banque et le Maroc, qui représente aujourd'hui à cette conférence les autres pays partenaires, est exemplaire à plus d'un titre. Nous menons avec le Royaume des projets pilotes que nous souhaitons étendre par la suite aux autres pays", a-t-il souligné. Le responsable européen a, dans ce cadre, cité l'exemple des projets de la centrale solaire de Ouarzazate et du Tramway de Rabat, se félicitant du dynamisme du Maroc.