Le dessin d'Akhbar Al Yaoum est en train de connaître une véritable carrière à l'International. Alors que le Tribunal devait se prononcer en principe dès vendredi 30 octobre dans l'affaire d'Akhbar Al Yaoum, le dessin par qui «le scandale est arrivé» est en train de connaître une véritable carrière à l'International. Après Internet où la caricature est déjà en libre consultation sur les blogs, les forums et facebook, c'est autour de la presse internationale de prendre le parti de défendre le dessinateur d'Akhbar Al Yaoum au nom de la liberté d'expression. Coup sur coup, deux grands titres, le Monde en France et son partenaire El Pais en Espagne se sont solidarisés avec le journal fermé et son dessinateur en publiant des caricatures de soutien. Les deux titres ont été interdits tout naturellement au Maroc. Face à ce nouveau bras de fer qui se dessine (sans jeu de mots) entre l'Etat et la presse internationale, il n'est pas exclu de voir la caricature incriminée publiée en série dans les plus grands titres de la presse mondiale. Cette mobilisation s'appuie sur la même trame intellectuelle qui a été derrière le déclenchement en Occident du mouvement en faveur du journal danois ayant publié les caricatures sur le Prophète de l'Islam. Dans un geste de solidarité et de «position de principe», les plus grands titres avaient à l'époque re-publié ces caricatures blasphématoires pour les musulmans. Pour l'Occident en effet, il y a des valeurs sur lesquelles on ne transige pas : la liberté d'expression, le rapport distancié vis-à-vis du sacré, le droit du dessinateur de déranger…. Les responsables qui pilotent aujourd'hui «le dossier de la presse» ne doivent pas perdre de vue les conséquences d'une telle campagne sur l'image d'un pays qui se veut un partenaire de ce même Occident. Il suffit à cet effet de visiter les forums de discussion des grands sites d'informations pour s'apercevoir de l'ampleur du gâchis…