Porto- Les opportunités d'investissement qu'offre le Maroc dans différents secteurs d'activité et les projets d'infrastructure lancés par le Royaume lors des dernières années ont été exposés, mercredi à Porto (300 KM au nord de Lisbonne), dans le cadre d'un séminaire organisé par la Chambre de Commerce et d'Industrie luso-marocaine (CCILM). Lors de cette rencontre tenue sous le thème "Le marché marocain: une plate-forme pour l'externalisation de la croissance des entreprises portugaises", les différents intervenants ont mis en exergue le dynamisme de l'économie marocaine, les réformes socio-économiques entreprises par le Royaume ainsi que ses atouts en matière d'investissement. Dans une allocution lue en son nom devant une centaine d'hommes d'affaires de Porto et du nord du Portugal, l'ambassadeur du Royaume à Lisbonne, Mme Karima Benyaich s'est félicitée de la tenue de ce séminaire, ajoutant que l'excellence des relations entre le Maroc et le Portugal ouvre les perspectives "à une nouvelle étape qualitative dans le développement de nos relations économiques". Ce séminaire "nous offre l'immense privilège d'échanger et de prospecter les moyens à même de renforcer davantage notre partenariat économique et notre communauté de destin", a dit Mme Benyaich, ajoutant que le Royaume se présente aujourd'hui comme une "solide plateforme" pour le développement des entreprises portugaises. Grâce à la politique volontariste conduite par SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a multiplié les réformes économiques et sociales, développé considérablement ses infrastructures et accentué l'ouverture de son économie émergente, a ajouté la diplomate marocaine. Elle a dans ce sens rappelé les mesures prises pour faciliter les procédures d'investissement, à travers la création de l'Agence Marocaine de Développement des Investissements, la révision de l'arsenal juridique sur les sociétés et la mise en place des tribunaux administratifs. L'ambassadeur a de même rappelé le lancement par le Maroc de grands chantiers d'infrastructures: port Tanger Med, autoroutes, aéroports, liaisons aériennes (open sky) et ferroviaires, stations balnéaires, parcs industriels et technologiques, habitats et énergies renouvelables, pour un montant global de 11 milliards d'euros. Mme Benyaich a également affirmé qu'en dépit de leur développement important ces dernières années, les relations économiques et commerciales entre le Maroc et le Portugal "demeurent bien en deçà des potentialités existantes". "La position stratégique du Royaume en tant que porte du Monde arabe et de l'Afrique, notre proximité culturelle et géographique, nos liens historiques, sont autant de facteurs qui incitent à une plus grande présence économique portugaise au Maroc et marocaine au Portugal", a-t-elle estimé, appelant les firmes portugaises à saisir les opportunités qu'offre le Maroc dans le domaine des investissements. Pour sa part, le président de la CCILM (basée à Lisbonne), M. Tawfiq Rkibi a brossé un tableau exhaustif sur les performances de l'économie marocaine et les grands axes des projets de développement lancés par le Royaume dans les domaines socio-économiques, rappelant que le PIB a enregistré en 2008 un taux de croissance de 5,6 %, alors que le taux d'inflation a été de 2,3 %. Au niveau bilatéral, M. Rkibi a mis l'accent sur l'intensification de la coopération entre le Maroc et le Portugal lors des dernières années, appelant les hommes d'affaires portugais à tirer profit des potentialités qu'offre le Maroc, un marché de 30 millions de consommateurs qui draine chaque année des dizaines d'enseignes internationales. Les exportations portugaises ont atteint en 2008 un volume de 259,13 millions d'euros, alors que les importations se sont établies à 70,43 millions d'euros, a-t-il indiqué, ajoutant que le Royaume, de par sa situation géostratégique unique à la croisée de trois continents, constitue une plateforme idéale à même de permettre aux entreprises portugaises de cibler les marchés américains, africains et arabes. Il a par ailleurs exposé les facilités qu'offre le Maroc aux entreprises étrangères pour les encourager à s'installer dans la zone franche de Tanger, précisant que les sociétés opérant dans cette zone bénéficient notamment d'un régime fiscal attrayant, de guichets bancaires offshore et d'une exonération des formalités de dédouanement et de contrôle des changes. Dotée d'un service d'accueil et d'assistance administrative, de centres de gestion et d'entreposage et de bâtiments ultramodernes, la zone franche de Tanger offre un cadre idéal aux entreprises étrangères, notamment portugaises, pour y développer leurs projets en raison notamment de sa proximité de l'Europe, a dit M. Rkibi, soulignant par la même occasion l'importance du complexe portuaire Tanger Med qui, a-t-il dit, permettra au Maroc de devenir une plateforme internationale de production et d'exportation. Il a appelé dans ce sens les investisseurs portugais opérant dans le secteur automobile à saisir les opportunités qu'offrira la future usine de Renault, en cours de construction à la zone franche de Tanger, pour y réaliser des projets dédiés à la fabrication de composants automobiles. De son coté, Mohamed Tazi, directeur général de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (Amith) s'est attardé sur les énormes opportunités qu'offre le Maroc aux investisseurs étrangers dans le domaine du textile, rappelant que grâce au Plan émergence, le Royaume s'est doté d'une stratégie ambitieuse pour le développement de ce secteur qui génère un chiffre d'affaires de quatre milliards d'euros. M. Tazi a également mis l'accent sur les facilités accordées par le Royaume pour attirer des agents de trading internationaux pouvant être la locomotive aux exportations des entreprises marocaines et encourager l'implantation de nouvelles unités de finissage à travers l'octroi d'une aide à l'installation à hauteur de 20 % du montant de l'investissement. Le Maroc dispose d'une plateforme logistique intégrée et adaptée aux besoins des opérateurs grâce à la modernisation et l'extension de ses réseaux ferroviaire, portuaire et autoroutier, a-t-il dit, appelant les investisseurs portugais dans le domaine du textile à tirer profit des avantages qu'offrent les accords de libre échange conclus par le Royaume avec un certain nombre de pays, notamment les Etats-Unis, l'Egypte, la Tunisie et la Jordanie. Après avoir rappelé que le Portugal est le second fournisseur de l'industrie du textile et de l'habillement du Maroc, le directeur général de l'AMITH a mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'intégration des filières luso-marocaines dans une logique de partenariat gagnant-gagnant. Intervenant au nom de l'Agence portugaise pour l'Investissement et le Commerce Extérieur (AICEP), Alvaro Cunha a rappelé les progrès réalisés par l'économie marocaine lors des dernières années, ajoutant que grâce à son dynamisme, le Royaume, l'une des principales économies du continent africain, dispose d'une large classe moyenne. Mettant en avant la stabilité politique et institutionnelle dont jouit le Maroc, ainsi que sa proximité de l'Europe, M. Cunha a invité les entreprises portugaises à tirer profit des avantages qu'offre le Royaume en matière d'investissement, soulignant la volonté de l'AICEP d'accompagner les entrepreneurs portugais désireux de réaliser des projets au Maroc. Pour sa part, Gonzalo Gaspar, représentant de la banque publique Gaixa Geral de Depositos (GGD), a exprimé la disposition de son groupe à soutenir les entrepreneurs portugais qui souhaitent investir au Maroc, rappelant que la CGD entretient de bonnes relations de coopération avec plusieurs banques marocaines. Il a annoncé que la ligne de crédit mise en place au profit des entrepreneurs portugais opérant au Maroc sera portée de 200 à 400 millions d'euros en vue d'encourager le partenariat économique entre les deux pays.