Bonjour les gens. Oui, c'est évident que ce Mondial est définitivement lancé avec ces troisièmes matches décisifs dans la qualification ou non au second tour de la compétition. Alors, si on passera rapidement sur le contrat rempli dans la douleur par l'Angleterre (qui ne finit même pas première de son groupe malgré son statut autoproclamé de favori), on s'arrêtera quatre lignes, pas plus, sur la Slovénie, petit pays de deux millions d'habitants qui faillit faire un tour de Trafalgar à celui le plus peuplé de cette coupe du monde, les Etats-Unis, mais buta aux portes du second tour au soir de sa défaite contre les Anglais. Tout comme pour la Grèce, ce n'est que justice que cette équipe ultra-défensive et tout aussi pénible à voir jouer ,se voit contrainte de plier bagages au terme de ses trois matchs, au revoir et merci d'avoir fait le voyage en Afrique du Sud, à une prochaine fois peut-être, et merci encore. Non, l'essentiel de ce groupe était ailleurs, dans le duel algéro-américain qui a fini sur un coup d'éclat hollywoodien, à savoir un but de Landon Donovan dans les dernières secondes du match qui qualifie les ricains pour la suite de la compétition. Et une fois encore, ce n'est que justice pour ce team qui, mondialisation oblige, joue enfin au foot avec ses pieds après l'avoir longtemps pratiqué avec les mains, et a surtout fait montre d'une générosité, d'une abnégation, et d'une confiance en soi qui laisse coi, n'abdiquant jamais même lorsqu'ils étaient menés deux buts à rien contre les tauliers slovènes, avec un but injustement refusé par ce fou d'arbitre malien. A la fin du match contre l'Algérie, un supporter US brandissait ostensiblement une pancarte flanquée d'un gros «YES WE CAN». Force est de reconnaître qu'ils y sont arrivés, aidés en revanche par des Algériens atones qui n'auraient, une fois encore, pas pu planter un but même s'ils avaient joué trois jours et demi sans discontinuer. Si dans l'esprit même du football il s'agit de marquer un but de plus que l'adversaire pour gagner un match, les Fennecs ont réussi l'exploit (avec le Honduras) de n'en planter aucun durant toute la compétition. Et c'est d'autant plus dommage qu'ils disposent d'individualités plutôt intéressantes, capables de sortir proprement le ballon de leur défense sans balancer, de construire en milieu de terrain avec plus ou moins d'ingéniosité, avant de buter sur la phase finale, celle qui consiste à inquiéter l'adversaire dans sa surface de réparation. Et en ce sens, l'Algérie fut inoffensive durant tout le Mondial, un peu à l'image de ces roquets sympathiques qui aboient fort mais sont incapables de mordre. Au final, c'est du côté du Ghana qu'il faudra désormais pencher et réserver ses encouragements pour voir une équipe africaine bomber le torse dans ce Mondial, d'autant que les Blacks Stars devront en découdre avec les Etats-Unis en huitième de finale, un adversaire largement à leur portée. Et une occasion supplémentaire pour nous de panser nos plaies, et de regretter un peu notre absence à ce Mondial où l'on aurait, qui sait, pu avoir notre mot à dire.