L'Angleterre s'est qualifiée dans la douleur pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde grâce à une deuxième victoire dans le groupe B, laborieusement obtenue aux dépens de Trinité et Tobago (2-0). La délivrance est venue de Peter Crouch à la 83e minute avant un deuxième but de Steven Gerrard dans les arrêts de jeu. L'Angleterre a exposé les mêmes lacunes que lors de son premier match face au Paraguay. Elle n'a pas paru capable de changer de rythme face à une défense contre laquelle les Suédois s'étaient déjà cassé les dents samedi. Le sélectionneur Sven-Göran Eriksson avait avancé l'excuse de la chaleur après la courte victoire 1-0 contre le Paraguay. Cette explication ne devrait pas suffire cette fois. Incapables de déstabiliser la défense trinidadienne par des combinaisons, les Anglais tentent en première mi-temps des centres qui ne trouvent pas preneurs et des frappes qui ne trouvent pas le cadre ou atterrissent directement dans les bras de Shaka Hislop. Est-ce une coïncidence? Tandis que l'Angleterre expose ses carences offensives en milieu de première période, Eriksson envoie Wayne Rooney s'échauffer. L'attaquant vedette de Manchester United a pris place sur le banc, Eriksson le jugeant apte à reprendre la compétition après sa fracture du pied droit fin avril. ENTRÉE EN JEU DE ROONEY Juste avant la pause, Peter Crouch semble certain de délivrer enfin l'Angleterre sur un centre de David Beckham. Mais l'attaquant de Liverpool, seul à huit mètres du but, expédie sa reprise de volée plusieurs mètres à côté (43e), donnant ainsi des arguments supplémentaires à ses nombreux détracteurs. Les Anglais frôlent même la catastrophe deux minutes plus tard lorsque John Terry sauve sur sa ligne une tête de Stern John, déjà auteur à la 36e minute d'une tête passée juste à côté du poteau de Paul Robinson, guère rassurant dans ses sorties aériennes. La mi-temps ne redonne pas de force aux joueurs anglais, qui continuent, en toute lenteur, à multiplier les mauvais choix. Après une tentative vouée à l'échec de Crouch et une tête au ras du poteau de Michael Owen, Eriksson se décide à lancer Rooney, réclamé à cor et à cri par les supporters. Avec l'entrée simultanée de Rooney et d'Aaron Lennon, le jeu anglais s'accélère et les vagues blanches déferlent à une fréquence de plus en plus rapide sur le but de Hislop mais les Trinidadiens résistent, comme face aux Suédois. L'embellie anglaise ne dure qu'un temps. Beckham lui-même se met à rater ses coups-francs et Frank Lampard, si efficace et déterminé avec Chelsea, ne convertit aucune de ses occasions. C'est finalement le plus moqué des attaquants anglais qui sauve les siens à la 83e minute. Sur un centre de Beckham, Crouch s'élève au-dessus de son défenseur et place sa tête sous la barre de Hislop. Steven Gerrard ajoute même un deuxième but dans les arrêts de jeu d'une frappe enroulée du gauche. L'Angleterre est qualifiée, sans convaincre.