Les parcs nationaux du Moyen Atlas sont au nombre de deux : le parc de Tazekka et le parc d'Ifrane. Ils se caractérisent par la beauté de leurs paysages et la richesse de leur écosystème. C'est la terre d'accueil du cèdre mais aussi du singe magot et du cerf de Berbérie qui a été réintroduit en 1994. Un véritable enchantement pour les randonneurs en quête d'air pur et de rencontres exotiques. A proximité de la ville de Taza, le Parc national de Tazekka («la pyramide» en berbère) est situé dans la partie nord du Moyen Atlas. Il fut créé en 1950 essentiellement pour protéger les ressources naturelles existantes au sommet du Jbel Tazekka (1.980 mètres d'altitude) et plus spécialement la futaie de cèdres qui se trouve isolée sur ce piton, loin des autres cédraies marocaines du Moyen Atlas et du Rif. En 1989, le parc s'est agrandi pour englober d'autres espaces naturels (gouffres, grottes, cascades…). Sa superficie globale est aujourd'hui de 12.000 hectares. C'est un territoire original par ses paysages et sa biodiversité. Sa végétation comprend des forêts de Cèdre de l'Atlas, de Chênes (Zeen, Vert et Liège) et de Thuya, mais aussi plus d'une quinzaine d'autres espèces d'arbres par pieds isolés : Genévrier Oxycèdre, Peuplier blanc, If, Caroubier, Frêne, Olivier sauvage… Sa flore comprend environ 600 espèces dont une cinquantaine sont endémiques ou rares. La faune comprend plus de 30 espèces de mammifères (Sanglier, Hérisson d'Algérie, Lièvre, Ecureuil, Porc-épic, Chacal, Renard, Belette, Loutre, Genette et Mangouste) et 83 espèces d'oiseaux dont les plus remarquables sont des rapaces utilisant les falaises du site. Deux espèces de grands mammifères ont été réintroduites dans le parc en 1994 : le Cerf de Berbérie et le Mouflon à manchettes. Il y a quelques années, le Cerf de Berbérie était en voie d'extinction à cause de la surchasse mais aussi de la dégradation de son milieu naturel due à la sécheresse, la surexploitation des forêts, le défrichement excessif… Aujourd'hui, il dispose d'un enclos de 500 hectares. En revanche, la Panthère, la Hyène rayée et le Lynx caracal ont malheureusement disparu du parc. Les touristes désireux de visiter le parc trouveront deux aires de pique-nique, un arboretum, un camping et des circuits équestres et pédestres. Le sentier «Liège» est facile à parcourir et permet la découverte des cerfs de Berbérie et de la forêt de Bab Azhar connue pour ses chênes-liège géants. Le sentier de «L'aigle» vous permettra d'admirer des aigles et autres oiseaux de proie, celui du «Chêne Zeen» -le plus long du parc- traverse une forêt de chêne Zeen et offre la possibilité de voir des sangliers, des hérissons, des rossignols… Le «Bouhadli», sentier le plus fréquenté conduit à deux sommets qui offrent une magnifique vue sur les montagnes du Rif vers le Nord et les montagnes de l'Atlas au Sud ainsi qu'une vue panoramique sur Dayat Chikar. Le sentier «les rochers» longes falaises et caves qui servent d'abri aux chauve-souris et aux chouettes effraie au printemps. Le sentier de «la Cédraie» mène au massif de Tazekka, terre d'accueil de cèdres âgés de plus de 200 ans. Enfin, ne manquez pas le gouffre de Friouata (le plus profond du Maroc) qui attire de nombreux spéléologues. Pour préparez votre voyage, rendez-vous sur le site du parc : www.tazekka.com. C'est entre mai et juillet que la visite du parc est la plus intéressante car cette période correspond au pic de floraison. Le Parc national d'Ifrane Le Parc national d'Ifrane (qui signifie «grottes» en berbère) a été créé en 2004 sur une superficie de 51.800 ha et étendu en 2007 pour couvrir la quasi-totalité des forêts de la province. Il s'étend aujourd'hui sur 125.000 ha, soit près de 33% de la superficie totale de la province d'Ifrane. Il est situé sur la portion occidentale du Moyen Atlas central, sur les territoires des provinces d'Ifrane et de Boulmane. Il se distingue par ses grandes richesses forestières et la beauté exceptionnelle de ses paysages. Le site est un véritable château d'eau constitué de lacs naturels (Daït Aoua, Daït Hachlaf, Daït Ifrah, Daït Iffer…), de sources et de rivières. C'est aussi le parc naturel qui abrite le plus grand nombre de Cèdres de l'Atlas, espèce emblématique de cette aire protégée. On y trouve également des Chênes verts, des Chênes zeen, des Pins maritimes de montagne et une centaine d'autres espèces. Le parc recèle aussi une grande richesse animale, soit 37 espèces de mammifères (dont une importante colonie de Singes magots, des Chacals dorés, des Renards roux, des Belettes, des Sangliers…), 140 espèces d'oiseaux dont certains rapaces rares ou menacés (Balbuzard pêcheur, Aigle ravisseur, Milan royal, Bec jaune…) et une trentaine d'espèces d'amphibiens et de reptiles. Des espèces d'oiseaux migrateurs font du lac d'Afennourir, un lieu d'escale important dans leur migration. Quant aux papillons, ils occupent la Cédraie. La Maison du parc national d'Ifrane à Azrou est le point d'accès au parc. Avec son écomusée, c'est un centre d'information et d'orientation. Le parc se prête aux randonnées autour de circuits thématiques : la Cédraie et la découverte du Cèdre Gouraud qui raconte 750 ans d'histoire forestière, les sources et les lacs et enfin l'ornithologie à la poursuite des oiseaux d'eaux et forestiers. Mais on peut aussi y pratiquer la pêche au brochet ou à la truite et le ski à la station de Michlifen. Ainsi, cet espace protégé est attractif tout au long de l'année. Ce patrimoine est malheureusement soumis à diverses pressions relatives à certains facteurs : le surpâturage, la dynamique de la population locale et citadine, la surexploitation de la forêt.