Une session de formation organisée à Oujda les 12 et 13 juin. Les droits des réfugiés et demandeurs d'asile : entre la réalité et la loi» est le thème d'une session de formation organisée à Oujda, les 12 et 13 juin, par la section marocaine d'Amnesty International. La ville est considérée par l'organisme international, «Migreurop» comme «une zone tampon entre le Maroc et l'Algérie» et un «sas vers l'Europe» dans son dernier rapport publié fin 2009. Les émigrés clandestins, victimes d'un «ping-pong entre le Maroc et l'Algérie», reviennent à chaque fois à Oujda, après leur refoulement vers les frontières algériennes et tentent de reprendre leur voyage vers l'Europe. «Bon nombre d'entre eux se retrouve alors bloqué à quelques kilomètres seulement de la frontière algérienne, quasiment astreint à rester à Oujda», note le rapport. C'est en ce sens que la session de formation, la deuxième du genre après celle organisée au profit des avocats de la région de Tanger-Tétouan, est destinée notamment aux organisations de la société civile dans l'Oriental qui s'intéressent aux questions de ces migrants et ces réfugiés. Outre les membres de AI, des médecins du HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés), d'universitaires et d'autres associations devaient encadrer cette activité. Les débats visent particulièrement à «favoriser l'échange d'expériences, examiner la situation de la migration et d'asile et s'informer des solutions proposées par le HCR pour le règlement du phénomène des flux migratoires provenant d'Afrique subsaharienne», affirme le directeur général d'Amnesty International-Maroc, Mohamed Sektaoui dans une déclaration à la MAP. «Il s'agit également de formuler des propositions en guise de contribution à la mise en place d'un cadre juridique national régissant les questions de la migration et d'asile», rapporte la même source. Cela, en rappelant que le Maroc a ratifié la convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le protocole y afférent. Mais, jusqu'à aujourd'hui, il n'existe toujours pas de statut juridique pour les réfugiés. Le seul avantage dont ils bénéficient, c'est celui d'une garantie de ne pas être reconduits aux frontières ainsi qu'une modique aide financière pour faire face aux besoins les plus vitaux. A noter que la représentation du HCR au Maroc a annoncé la mise en place d'une nouvelle stratégie d'action. Feuille de route dont les objectifs consistent à renforcer «les mécanismes de protection pour les demandeurs d'asile et les réfugiés dans le cadre d'une approche globale de gestion des flux migratoires mixtes», à mettre en place «des solutions durables permettant aux réfugiés de vivre dignement, dans le respect de leurs droits fondamentaux».