Transport : Améliorer la manière de conduire. Industrie : audits des gaspillages d'énergie. Immobilier : Un code d'efficacité énergétique pour la construction. Le Cder (Centre de développement des énergies renouvelables) est mort, vive l'ADEREE (Agence de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique). Saïd Mouline qui gérait jusque-là le Centre se retrouve à la tête de l'agence, avec tout ce que cela implique en termes de changement de prérogatives. L'ADEREE reprend une des missions principales du CDER qui consiste à mesurer le vent, les rayons solaires et la force hydraulique afin d'optimiser la localisation des projets d'énergie renouvelables. En clair, c'est l'ADEREE qui mesure le potentiel d'investissement dans les énergies renouvelables et oriente, par conséquent, les investisseurs vers les bons sites. Néanmoins, le nouveau statut de l'agence lui confère une nouvelle mission. Il s'agit de mettre en place les plans nécessaires pour assurer un maximum d'efficacité énergétique. «Cet objectif se décline au niveau de trois principaux secteurs, à savoir, le transport, l'industrie et les produits de consommation destinés aux ménages», explique Mouline. Pour le premier secteur, l'ADEREE agira principalement sur le parc automobile. En effet, il s'agit d'orienter les conducteurs vers des modes de tenue de route qui consomment moins d'énergie. Tous se joue au niveau de la manière de conduire et du mode d'utilisation des véhicules. Reste à savoir si le Maroc s'orientera vers d'autres modèles d'économie et d'efficacité énergétique dans le transport tel que le co-voiturage. Une question que Mouline n'aborde pas encore. Les conditions d'efficacité énergétique dans le transport s'étendent également aux transports en commun où il s'agit de définir des modes optimaux en fonction de la taille des villes. Cela veut-il dire que d'autres villes marocaines auront droit au tramway après Casablanca et Rabat ? Qu'en est-il du sujet des véhicules fonctionnant aux énergies non fossiles ? Le seule annonce disponible à ce niveau vient du groupe Renault, dont le leader de la région Euromed, a déclaré au Soir échos que des discussions préliminaires sont engagées entre la marque au losange et les autorités marocaines. Pour ce qui est de l'industrie, le plan de l'ADEREE est clair. Il s'agit d'abord de réaliser des audits au sein des usines souhaitant réduire leur consommation d'énergie. Cet audit donnerait lieu à l'ampleur du gaspillage dans chaque composante de l'usine concernée. Le repérage de ces zones débouchera sur la définition des actions pour réduire la consommation d'énergie, de quelques sources qu'elle soit. Ce n'est pas l'ADEREE qui sera chargée de cet audit. Son rôle consiste, dans ce volet industriel, à accompagner et former des auditeurs indépendants pour qu'ils puissent intervenir auprès des investisseurs demandeurs d'économie d'énergie, quel que soit leur secteur d'activité. Pour le troisième volet sur lequel porte la mission d'efficacité énergétique de l'ADEREE et qui est la consommation domestique, la première action programmée n'est autre que la poursuite du remplacement des ampoules ordinaires avec leurs équivalents économiques. Une opération lancée depuis plusieurs années mais qui a encore besoin d'être achevée. L'ADEREE programme également la mise en place d'un référentiel d'efficacité énergétique dans le bâtiment. Ce texte consiste à lister les travaux à réaliser au niveau des constructions pour qu'elles consomment moins d'énergie. Cela concerne principalement les systèmes d'isolation en tous genres et l'utilisation de matériaux adaptés à cet objectif. Autre projet structurant dans ce troisième volet : la catégorisation des appareils électroménagers. En collaboration avec les fabricants de ces machines, l'ADEREE classera en fonction d'un nombre convenu de critères le niveau d'utilisation d'énergie de chaque machine. Une catégorisation qui sera affichée avec le modèle dans les grandes surfaces et les magasins spécialisés dans l'électroménager. Reste à savoir si le client final sera sensible à cette catégorisation au moment où son choix est principalement dicté par le prix. «Un acheteur de voiture sait choisir le véhicule qui consomme le moins. Pourquoi celui qui veut acheter un réfrigérateur ne chercherait-il pas l'appareil qui économise le plus d'électricité ?», fait remarquer le DG de l'ADEREE.