Le cycle du cinéma mexicain se poursuit à l'Institut Cervantès de Casablanca pour la nouvelle saison culturelle, en collaboration avec l'ambassade du Mexique au Maroc. Pendant le mois de septembre, l'Institut rend hommage à l'incontournable cinéaste espagnol Luis Buñuel à l'occasion de la commémoration des trente années de son décès. Naturalisé mexicain, le cinéaste a vécu de longues années au Mexique, et de ce fait l'Institut organise la projection de cinq de ses films qu'il a tournés au pays des sombreros : « El gran calavera » (1949), La hija del engaño » (1951), « Subida al cielo » (1951), « La ilusión viaja en tranvía » (1953), « Nazarín » (1958). Suite à son exil lors de la guerre civile espagnole, il y passera quinze années, y obtiendra la citoyenneté et y tournera une bonne partie de ses films (vingt-et-un). L'importance de Buñuel réside dans l'influence de son cinéma sur des cinéastes de renommée. Il est un des réalisateurs les plus prolifiques de l'histoire du cinéma, et dispose d'une longue carrière, qui a débuté avec son premier film « Un chien andalou » en 1929 et son dernier « Cet obscur objet de désir » en 1977. Anti-conformiste, Buñuel a fait couler beaucoup d'encre, traitant de diverses problématiques sociales du fait de ses déambulations de pays en pays, et de sa vie de bohème entre Paris, Madrid et Mexico. Son cinéma reflète grandement son intérêt pour le surréalisme français, la tradition noire de la culture espagnole et l'empreinte populaire du cinéma mexicain. En parallèle de sa carrière, il se lie d'amitié avec deux grandes figures du XXI siècle, l'écrivain argentin Gabriel Garcia Lorca et le peintre espagnol Salvadore Dali, avec lequel il tourna « Un chien andalou ». Parmi ses film-phares « Les Olvidados » sur les enfants des bidonvilles de Mexico dont il dévoile la misère et la violence. A l'époque de son retour en Espagne après les hostilités, il rafle la Palme d'or pour son film « Viridiana », une consécration qui tourne mal, vu que le film heurte Franco et le Vatican, tous deux choqués par son audace. Résultat : le film n'apparaîtra sur aucun écran espagnol avant la fin du Franquisme. C'est là où commence véritablement son nomadisme : une vie d'errance qui a fait de lui un des témoins les plus mordants de son temps. Les projections auront lieu tous les lundis du mois de septembre 2013 à 19h00 au théâtre de l'Institut Cervantès. Entrée libre.