Si l'on suit les avancées technologiques de ces dernières années, il est clair que nous sommes bien loin de ce que prévoyait, et la littérature et le cinéma du siècle précédent, quant à l'avenir de l'humanité. Mieux vaut tard que jamais. Ce qui est triste, c'est de constater que le progrès de manière générale demeure une histoire de calculs économistes, mais également d'égo, d'orgueil…. Quoi qu'il en soit, les annonces des géants Google et Nissan, faites respectivement lundi et mardi derniers, rapprochent certaines échéances, notamment celle du jour où les voitures se conduiront toutes seules. L'annonce la plus conséquente est celle du numéro un de Nissan, Carlos Ghosn, qui s'est engagé mardi dernier à présenter « la voiture autonome » en 2020. déclaration faite mardi dernier accompagnée de plusieurs vidéos de présentations qui montrent la Nissan autonome pour rouler, éviter des obstacles et gérer certains imprévus. Une annonce qui cache derrière les lignes une course à l'exclusivité dont les deux principaux protagonistes sont Google et Nissan. Objectif : 2020 Contrairement aux déclarations concernant la situation financière du groupe, ou un certain plan social…, quand on a le PDG d'un constructeur automobile, qui plus est, l'un des plus puissants du monde, s'engager à lancer un nouveau concept, on a intérêt à le croire. Dans ce cas précis, c'est une question d'honneur et de crédibilité. « Je m'engage à présenter la voiture autonome, une révolution technologique, dès 2020 et nous sommes en bonne voie pour y parvenir », a indiqué Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, mardi dernier. Un véhicule « au prix raisonnable », a-t-il précisé, sans toutefois avancer de chiffre. Nissan officialise ainsi la course à l'exclusivité, pour ne pas dire le monopole, sur les véhicules du futur. Le constructeur japonais peut, en effet, se targuer d'avoir une bonne expérience en la matière, sans oublier la collaboration étroite et sérieuse avec les universités japonaises. Nissan pourrait avoir une longueur d'avance notamment avec la nouvelle piste d'essais révolutionnaire en cours de finalisation et sur laquelle il y aura une reproduction d'un parcours urbain très réaliste avec notamment des constructions en dur. Sur les vidéos, disponibles sur internet, on peut voire le prototype d'essais rouler sans problème sur une route et même gérer certains obstacles et imprévus faisant partie des aléas de la conduite, ajouté à la détection automatique des feux rouges ou encore des stops. Un très bon début ! Toutefois, le risque est que les « autres », concrétisent leurs projets avant 2020. Google : de l'investissement au lieu de l'engagement ! Avant la déclaration de Nissan, ce fut Google qui a démarré les hostilités, toutefois d'une manière plutôt subtile. Lundi dernier, on apprend que le géant américain du web a investi 258 millions de dollars dans la société Uber – une société spécialisée dans le transport privé également appelées les « taxis de luxe » – suite à une opération de levée de fonds qui aurait rapporté 375 millions de dollars. Il s'agit du plus gros investissement Google dans une entreprise. Il est donc question de capitaliser le concept de la « voiture robot », en développement chez Google depuis 2010, en l'intégrant à la flotte de véhicules Uber, qui comprend hormis les taxis des véhicules de livraisons. Objectif : supprimer toute intervention humaine au niveau de la conduite. Vu la vitesse à laquelle Google développe ses programmes, ainsi qu'à l'argent fou qu'il récupère de ses collaborations, officielles et officieuses, avec les gouvernements (Ex : programme «Prism »), les pronostics vont bon train et donnent Google favoris de la course. Il faut savoir qu'au départ, Google se concentrait plus sur le volet software. Développer des systèmes informatiques performants, capables de rendre les voitures autonomes, puis les proposer aux différents constructeurs. L'expérience aux Etats-Unis, avec la Prius de Toyota en est d'ailleurs l'exemple le plus concret. Toutefois, quelque chose s'est passé entre temps qui a fait que Google voit désormais plus grand, et comme pour ses smartphones, avoir ses « voitures ». L'affaire du possible accord entre Google, IBM et l'équipementier Continental, révélée la semaine dernière par la presse allemande ne fait que confirmer cette tendance. Les constructeurs restent discrets Ils sont bien nombreux à avoir parler de voitures autonomes, et bien avant ces nouvelles déclarations. Cependant, les constructeurs se limitent pour l'heure à travailler sur des systèmes intelligents d'aide à la conduite, pour le stationnement ou encore l'optimisation de la sécurité passive et active. Audi, Volvo, Mercedes, Volksvagen ou encore Ford sont déjà « dans le coup » mais n'ont pas encore réagi officiellement à l'actualité de cette semaine. Il ne faut pas oublier que même si les voitures autonomes viennent à sortir bientôt, cela marquera un bouleversement non seulement d'ordres technologiques, mais surtout au niveau de la lois en vigueur. Une tâche qui n'est pas des plus aisées. Pour l'instant, seule quelques Etats américains autorisent la circulation de ce type de véhicules, à savoir : Nevada, Floride, Californie et Washington DC.