Le président de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, s'est déclaré toujours ouvert à un partenariat avec un groupe nord-américain, malgré l'échec le mois dernier du projet de rapprochement avec General Motors. «Un élargissement de l'alliance actuelle à un partenaire nord-américain aurait un sens», a indiqué Carlos Ghosn à la chaîne canadienne de télévision CNBC. «Nous ne sommes pas pressés. Pour le moment, nous nous concentrons sur (notre) offensive produits et observons attentivement ce qui se passe sur le marché», a-t-il ajouté. Après trois mois de pourparlers, GM, Nissan et Renault ont annoncé en octobre mettre fin à leurs discussions sur un possible partenariat. Rick Wagoner, directeur général de GM, premier constructeur américain, avait alors expliqué que les profits que son groupe aurait tiré du projet d'alliance étaient bien inférieurs à ceux que Nissan et Renault pouvaient en attendre. GM voulait une compensation financière à ce déséquilibre, mais Renault-Nissan avait argué que cette requête était contraire à l'esprit d'une alliance. «Une des raisons est que nous ne voulions pas payer, mais de manière plus générale (...) nous ne partagions pas les mêmes idées sur la manière de faire fonctionner les synergies», a ajouté Ghosn sur CNBC. Les directeurs généraux de GM, Ford et DaimlerChrysler ont abordé par ailleurs, mardi, avec le président américain George W. Bush leurs inquiétudes face à la concurrence, notamment le taux de change du yen qu'ils estiment artificiellement sous-évalué, ce qui les désavantage face à leurs homologues japonais. A l'issue de cette rencontre d'une heure à la Maison-Blanche, Wagoner, Alan Mulally de Ford, et Tom LaSorda de Daimler ont reconnu que George W. Bush ne les avait pas totalement suivi dans leurs attaques contre la politique japonaise de changes. Mais le président américain a indiqué aux journalistes qu'il transmettrait aux pays asiatiques un message général les appelant à entretenir une relation commerciale équitable avec les États-Unis, et à ouvrir leurs marchés. Sur ce dossier des changes, Ghosn a indiqué, de son côté sur CNBC, que Nissan ne bénéficiait pas de la faiblesse du yen. «Aujourd'hui, plus de 80% des voitures que nous vendons aux USA sont fabriquées aux USA ou en Amérique du Nord», a-t-il dit. «Si quelqu'un bénéficie de la devise, ce n'est certainement pas nous». Il a ajouté que Nissan était confronté aux mêmes problèmes que les Big Three de Detroit, à savoir les coûts importants de couverture de santé des salariés et des matières premières. «Nous avons le même problème, pas de la même magnitude (...) Nous essayons aussi de ramener les coûts de santé à un niveau que les consommateurs sont prêts à payer». Carlos Ghosn a également dit s'attendre à un marché américain légèrement moins vigoureux en 2007.