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Salim Jay : Fouad Laroui ou le saut dans l'ironie
Publié dans Le Soir Echos le 20 - 05 - 2010

L'art de la nouvelle est pratiqué en Grande-Bretagne avec une extraordinaire maestria. Il n'est pas impossible que le temps passé par Fouad Laroui au Pays de Galles ait favorisé quelque imprégnation. Son talent de nouvelliste s'était déjà illustré dans « Le Maboul» (2001) et dans «Tu n'as rien compris à Hassan II» (2004). Il a récidivé en 2009, toujours chez Julliard, avec «Le jour où Malika ne s'est pas mariée». Et comme dirait l'autre : «J'aurais pu écrire un livre intitulé comme cela». Mais Laroui possède un ton unique, mélange de pertinence désabusée, d'ironie condescendante et d'énervement masqué.
Avec soudain, heureuse surprise, un éclair de compassion ou un zeste de tendresse rétractile. Bref, le charme opère, même si l'on regrette quelquefois une certaine minceur des enjeux. L'écrivain hésite entre la démonstration roborative et la dénonciation railleuse. Comme toujours, Laroui semble insister sur une supposée supériorité du narrateur, tellement plus fin que ceux qu'il évoque.
Le nouvelliste adopte un ton tantôt bougon, tantôt sarcastique. Il voudrait rire, avec nous, de tout et de tous. Un voile de mélancolie se pose parfois sur telle page de son nouveau recueil, mais l'ironie a généralement le dessus. «L'Esthète radical» donne une idée assez précise du découragement de Laroui face aux désastres politiques engendrés en Occident par la contamination islamophobique.
Les quatre slips d'Ahmed en font-ils un kamikaze ? Nettoyeur de cuves dans un complexe pétrochimique où se produit une explosion catastrophique, le voici mort et supposé coupable. On vous laisse découvrir le pourquoi des quatre slips portés par cette innocente victime. Laroui s'intéresse presque maniaquement aux petits secrets idiots de tout un chacun et à la bêtise au front de taureau qui avance toujours glorieusement sur l'arène du quotidien.
Son grand talent, c'est la démonstration qui n'en finit pas, la démonstration qui ne démontre à peu près rien mais qui s'impose en vérité. A cet égard, «L'étrange affaire du cahier bounni» est une réussite impeccable. Les injonctions absurdes et cependant incontournables, Laroui en fait son miel comme personne. Tout ce qui résulte de l'arbitraire l'enchante, dès lors qu'il pourra en restituer les effets délétères avec une minutie que lui envieraient des horlogers suisses.
Plus drôle encore que l'histoire des protège-cahiers imposés et de leur couleur indéfinissable, entre le beige, la «punaise écrasée», la couleur du saumon pourri et celle de la punaise en bouillie, il y a l'histoire des « numéros fous » portés par les joueurs du Difaâ Hassani Jadidi, soit Défense hassanienne d'El Jadida. Mais la morale qu'en tire l'un des personnages participe sûrement, toute farce oubliée, des convictions profondes de l'auteur : «En remplaçant les numéros des joueurs jdidis par des numéros qui ne signifiaient rien, Zahidi leur donnait la possibilité de s'affranchir, d'abolir tous les modèles, d'échapper à l'imitation servile».
Chacune des huit nouvelles composant «Le jour où Malika ne s'est pas mariée», tente de faire advenir la préférence pour la liberté de s'inventer soi-même. On regrette seulement que Fouad Laroui se garde bien de porter le fer sur des personnages qui lui ressembleraient ou bien sur ceux qu'il est convenu d'appeler les riches et les puissants. Les «notables ventripotents», pour le citer, passent trop fugacement sous sa plume malicieuse et on cherche en vain dans «Le jour où Malika ne s'est pas mariée» un ou une protagoniste qui aurait les pieds à Casablanca et la tête à New-York. Au fond, Fouad Laroui n'est pas seulement l'écrivain vraiment talentueux que chacun sait. Il est aussi prudent comme un Sioux.


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