Vous êtes ici : Actualités / Actualités / Maroc / Le grand oral de Hakim Benchemass Avec cette nouvelle intervention de Benchemass, le Forum de la MAP s'impose comme un rendez-vous incontournable sur la scène politique marocaine. Avant de livrer son exposé politique, Benchemass, en défenseur de la cause amazighe, a lancé un pavé dans la marre en demandant au ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, de modifier le nom de l'agence « Maghreb Arabe Presse » afin de respecter les principes de la nouvelle Constitution, qui sacre la langue et la culture amazighes comme composantes à part entière de l'identité marocaine. Benchemass a ensuite pointé du doigt le gouvernement Benkirane au lendemain d'un Printemps arabe fort en espoirs et en demandes de changement, notamment de la part de la jeunesse. Le leader du PAM a signalé l'inaction du gouvernement actuel, notamment sur le plan économique et a énuméré les différentes problématiques que Benkirane et ses ministres peinent à résoudre : l'endettement du Maroc qui s'aggrave, citant un chiffre de 60 % du PIB, la détérioration du déficit budgétaire à 8 % d'ici la fin de l'année 2013 et enfin l'inefficacité d'un modèle de développement socio-économique, humain et des problèmes de gouvernance dont il faut réadapter les fondements à la société actuelle. Sur le plan institutionnel, Benchemass a accusé le gouvernement Benkirane d'avoir gelé la nouvelle Constitution et de ralentir l'édification du processus démocratique au Maroc. Benchemass a reproché au Chef de gouvernement de ne pas agir comme le Chef du gouvernement de « tous les Marocains » mais comme un chef de clan. Cet exercice politique était l'occasion pour Benchemass de rappeler la position officielle du PAM quant à la crise gouvernementale. Selon lui, le PAM est ouvert à toute concertation avec le Chef du gouvernement mais rejette toute participation au gouvernement. Benchemass estime que son parti est prêt pour des élections anticipées, comme cela fut indiqué par un communiqué de presse du Bureau politique du PAM datant du jeudi 11 juillet 2013. Répondant à une question sur la définition de l'intérêt général, Hakim Benchemass a qualifié l'intérêt général de « pauvre » en raison de certains partis qui s'érigeraient comme unique défenseur de l'intérêt général : le porte parole du PAM estime que nul clan ne peut prétendre avoir le monopole de l'intérêt de la Nation. Concernant une possible alliance avec l'USFP de Lachgar et l'Istiqlal de Chabat au sein de l'opposition parlementaire, Benchemass a reconnu qu'aucune discussion institutionnelle n'avait été entamée entre les trois partis. Il a cependant rappelé que le PAM partageait de nombreuses idées communes avec le parti de la rose et que les deux groupes parlementaires coordonnent beaucoup de leurs actions au sein de la chambre des Conseillers. Répondant à une question de la rédaction concernant l'évolution des relations entre le PAM et son allié depuis sa création, le RNI, en cas d'entrée de ce dernier au gouvernement, Hakim Benchemass a déclaré, devant Rachid Talbi Alami et Younes Abchir, membres du bureau politique du parti de la Colombe, que le PAM agirait avec le RNI comme un parti d'opposition agit face à un parti composant le gouvernement. Aussi, Benchemass a attiré l'attention du public sur le fait qu'une entrée du RNI et de l'UC au gouvernement ferait que trois partis du G8 composeraient le gouvernement. Pour Omar Alaoui, membre du Conseil national du PAM « l'intervention de Hakim Benchemass était rassurante pour les Marocains, nous avons entendu un leader politique s'exprimer sans langue de bois, ce qui est rare au Maroc. Benchemass a rappelé qu'au PAM nous n'étions pas concernés par les problématiques de la crise gouvernementale. Si Benkirane ne résout pas cette crise, dont il est l'un des principaux protagonistes, nous devrons aller vers des élections législatives anticipées. Nos structures parallèles et régionales sont d'ailleurs en ordre de bataille suite à la dynamique de restructuration lancée suite au deuxième Congrès du PAM. »