Vous êtes ici : Actualités / featured / Pr. Louardi : « La loi anti-tabac n'est pas appliquée à cause des lobbies » La loi anti-tabac peine à être appliquée. Promulguée en 1991, la loi anti-tabac a été amendée en 2008 en y incluant des dispositions plus sévères. Cependant, cette loi n'est pas concrètement appliquée. On continue à fumer dans les administrations publiques, les établissements scolaires, les hôpitaux, les cliniques, les cafés, les restaurants…Les raisons avancées par le ministre de la Santé EL Hossaine Louardi sont liées à l'absence des décrets d'application de cette loi. « La non application de la loi sur l'interdiction du tabagisme dans certains lieux est due à l'absence des décrets d'application de cette loi », a affirmé, lundi dernier, le ministre PPS au Parlement. Ce dernier répondait à une question orale du groupe socialiste à la Chambre des représentants. Il renvoie ainsi la balle à ses prédécesseurs. Pour autant, il assume une part de responsabilité sachant qu'il est en fonction depuis plus d'un un an et demi. Une période suffisante pour élaborer les textes de loi. EL Hossaine Louardi a ajouté que ce retard d'application s'explique par « des considérations techniques et par la pression de certains lobbies ». Le Maroc est l'un des premiers pays ayant contribué à l'élaboration de la convention-cadre internationale pour la lutte anti-tabac. Cependant, « le Maroc et la Somalie demeurent les seuls pays africains n'ayant pas encore ratifié cette convention », a-t-il déploré. Fumer dans un lieu public coûtera 100 DH A ce sujet, il affirme avoir interpellé le ministère des Affaires étrangères, seul habilité à ratifier cette convention internationale, pour débattre de la question en conseil de gouvernement. La loi anti-tabac prévoit des sanctions en cas d'infraction. Des amendes de 100 à 500 DH sont prévues pour sanctionner les contrevenants. Fumer dans un lieu public coûtera 100 DH, le double en cas de récidive, et 500 DH si on est responsable ou gestionnaire de ce lieu public. La loi interdit la vente de cigarettes aux mineurs. Le tabac est un fléau qui tue. La situation au Maroc est alarmante. Selon les statistiques officielles du ministère de la Santé, 60% des usagers des espaces publics sont considérés comme des victimes du tabagisme passif. 30% des hommes au Maroc fument alors que cette pratique touche près d'un pour cent des femmes. Les jeunes ne sont pas épargnés. Le tabac cause 90% des cas de cancer des poumons, 42% des maladies respiratoires chroniques et 15% des maladies cardiovasculaires. L'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer milite depuis sa création pour sensibiliser les jeunes dans les établissements scolaire au danger de la cigarette.