Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, le tabac est la deuxième plus grande cause de mortalité dans le monde. Principale cause évitable de décès, le tabac est chaque année à l'origine de cinq millions de morts. Il s'agit du seul produit légalement en vente qui entraîne la mort lorsqu'il est utilisé exactement comme le prévoit le fabricant. Ne laissons pas le tabac nous tuer. La consommation de tabac prend des proportions alarmantes, les Marocains consomment plus de quinze milliards de cigarettes par an sans parler des cigarettes vendues en contre–bande. Selon les résultats d'une enquête, menée en 2006 par le Pr Chakib Nejjari et son équipe de la Faculté de médecine de Fès, enquête qui a concerné un échantillon de 9197 sujets âgés entre 15 et 75 ans, représentatif de toute la population marocaine. La prévalence globale du tabagisme est de 18% (14,5% de fumeurs quotidiens, 3,5% de fumeurs occasionnels), 31,5% chez les hommes et 3,3% chez les femmes; 11,4% sont des ex-fumeurs. L'âge moyen de la première cigarette est 17-18 ans, aussi bien en milieu urbain que rural. Si l'on se concentre sur le fumeur quotidien (FQ), 28% des fumeurs quotidiens sont compris dans les tranches d'âge de 20-29 ans et de 50-59 ans; 36,6% et 32,8% sont dans les tranches de 30-39 et 40-49 ans respectivement. Il y a sensiblement moins de FQ lorsque le niveau d'études est de type secondaire ou supérieur (24%) que lorsqu'il est de type primaire, classique ou coranique (27%) ou par rapport aux analphabètes (32,9%). Ces éléments se retrouvent chez les hommes quant au niveau socioéconomique : 30,1% lorsqu'il est bas, 21,8% et 28,4% lorsqu'il est moyen ou haut respectivement. Par contre, les femmes de niveau socioéconomique élevé fument bien plus que les autres. Hommes et femmes savent que fumer est dangereux pour la santé (95,3% et 96,9% respectivement). Près de 42% des sujets interrogés disent être exposés à la fumée des autres dans leur entourage familial. C'est inquiétant, ça interpelle et en premier lieu nos décideurs, nos responsables, ceux qui ont le devoir de veiller sur la santé de nos concitoyens. On parle trop, mais on agit très peu La question du tabagisme chez nous a ceci de particulier, on fait de beaux discours, on s'agite par-ci et par-là, on organise des conférences, des tables rondes pour parler des dangers du tabac. Des rapports sont élaborés par les organisateurs des événements anti–tabac, la presse en fait tout un plat, des dizaines et des dizaines d'articles sont consacrés au sujet. Rappelons-nous tous ces titres qui ont fait la une de bien des quotidiens : Le Maroc déclare la guerre au tabac, des usines sans tabac,La santé en fumée,tabagisme, un assassin qui agit en toute légalité - l'école au cœur de la lutte contre le tabac - des hôpitaux sans tabac … Et puis, comme par magie, on finit par tout classer dans des tiroirs, le tout ira bien entendu grossir des archives qui serviront pour une prochaine campagne. Si l'on fait un petit retour en arrière on s'aperçoit que le Maroc avait mis en place la loi n°15-91 relative à l'interdiction de la consommation du tabac et de la publicité de ce produit dans les lieux publics ainsi que sa vente aux mineurs. Le texte de loi qui comporte 14 articles prévoit une sanction pécuniaire pour toute infraction constatée. En 2007, et plus particulièrement au mois de Juillet, un nouveau texte de loi avait était voté à l'unanimité par nos parlementaires. Ce texte a eu certainement le mérite d'avoir bien cerné toute la problématique que représentent les effets nocifs du tabagisme sur la santé de notre population. Il est écrit que fumer une cigarette dans un lieu public exposera son auteur à une amende de 100 DH et le double en cas de récidive. Cette amende est portée à 500 DH si l'auteur du forfait est responsable ou gestionnaire de ce lieu public. C'est trop beau pour être vrai. D'ailleurs, entre un projet de loi, ou le vote de ce même projet par les deux chambres et l'application de cette loi qui demande un décret, et la parution sur le bulletin officiel, il peut se passer des années et des années et parfois des générations. Les effets du tabac Les fumeurs multiplient par 10 les risques de développer un cancer du poumon que les non fumeurs. Après que vous ayez arrêté de fumer, les chances d'avoir un cancer du poumon diminuent graduellement d'années en années. Après 10 ans, les probabilités de cancer du poumon diminuent de 30% à 50% Les deux autres maladies pulmonaires liées au tabac sont les bronchites chroniques et l'emphysème. Ces deux maladies sont ce qu'on appelle des maladies pulmonaires obstructives chroniques. En effet, le tabac endommage l'appareil respiratoire et les tissus des poumons. Ces dommages ne se guérissent pas tout seul mais le fait d'arrêter de fumer permet d'arrêter les dégâts causés sur votre appareil respiratoire. Les gens souffrant d'asthme ont des crises d'asthmes plus fréquents et plus forts si ils fument. Les fumeurs ont également plus de rhumes, de coups de froids et de pneumonie que les non fumeurs. En clair, vous serez probablement malade moins souvent si vous ne fumez plus. Vous perdrez probablement votre «toux» de fumeur une ou deux semaines après avoir quitter vos cigarettes. Tout fumeur retire un bénéfice certain à arrêter de fumer. Plus vous abandonnez tôt la cigarette, plus vous augmentez de chances d'éviter de souffrir d'une maladie liée au tabac. Crise cardiaque Fumer ne serait-ce que quelques cigarettes par jour (1 à 4) augmente considérablement vos chances d'avoir une maladie coronaire ou une maladie cardiaque. Si un fumeur a une crise cardiaque, il a deux fois plus de «chances» qu'un non fumeur de mourir de mort subite. Environ une crise cardiaque sur quatre est directement liée au tabac. Fumer est un facteur à risque de maladie cardiaque encore plus grave qu'un taux de cholestérol élevé, que l'obésité, qu'une pression artérielle élevée ou que le stress. Le sport ou un régime alimentaire sain ne permettent pas d'éviter les dangers du tabac sur votre cœur quand vous fumez. Le tabac peut avoir des conséquences graduelles, voire permanentes sur les vaisseaux sanguins de notre corps, cela inclut aussi les vaisseaux sanguins du pénis. Ainsi, le tabac peut rendre difficile le fait d'avoir ou de maintenir une érection. Bien des fumeurs se demandent ce qui leur arrive quand ils voient leur performance sexuelle chuter à cause de troubles de l'érection. Bonne nouvelle cependant, les hommes qui décident d'arrêter de fumer retrouvent une activité sexuelle normale. Les bonnes raisons d'arrêter de fumer Si tu t'es mis à fumer, il se peut que ce soit pour faire comme les autres jeunes du groupe auquel tu appartiens. Cependant, quelle que soit la raison pour laquelle tu aies commencer à fumer, il existe de nombreuses bonnes raisons d'arrêter. Tu auras une meilleure apparence. Tes habits, tes cheveux et ton haleine auront une meilleure odeur et tes dents seront plus blanches. La plupart des jeunes reconnaissent d'ailleurs qu'ils préfèrent sortir et embrasser quelqu'un qui ne fume pas. Regarde combien tu dépenses chaque semaine, chaque mois, chaque année en cigarettes. Tu ne t'es jamais demandé ce que tu pourrais faire d'autre avec tout cet argent ? (Voyage, vêtements, cadeaux pour ceux que tu aimes...) Le tabac risque de te faire prendre du poids. L'activité physique et le sport sont une bien meilleure façon de contrôler son poids et cela te donnera un meilleur tonus musculaire. Certaines personnes reconnaissent même avoir perdu du poids après avoir arrêter de fumer parce qu'elles sont devenues plus actives. Si tu arrêtes de fumer, tu te sentiras moins fatigué ou essoufflé après une activité physique. N'est ce pas là de bonnes raisons pour arrêter de fumer ? Agissons, ne laissons pas le tabac nous tuer, ensemble tuons-le.