Vous êtes ici : Actualités / A La Une / « Nous avons été reçus par le chef du gouvernement et non par Benkirane » Maroc Horizon ambitionne d'être un laboratoire d'idées pour faire évoluer le Maroc, quels sont vos objectifs concrets ? Maroc Horizon est un laboratoire à idées qui a différents objectifs. Le premier consiste à enrichir notre démocratie participative en permettant à tous nos concitoyens de s'investir dans la vie politique de la Nation. Nous nous présentons comme des médiateurs qui espèrent réconcilier le gouvernant et le gouverneé Notre objectif est d'être une force de débat populaire, résolument tournée vers l'avenir du Maroc. Nous avons compris que le Maroc n'a d'autre choix que de réussir et nous voulons l'accompagner dans cette croisade pacifique. Si je dois résumer nos objectifs en trois mots ce serait : participation, progrès et équité. Ambitionnez-vous de réconcilier les jeunes avec la politique, et si oui comment ? D'abord cela n'est pas notre ambition mais notre combat. Le Maroc est, tout comme les autres pays du Maghreb, un peuple où la jeunesse est victime d'un conflit intergénérationnel. Notre génération est celle du renouveau, du progrès, et de la démocratie. Ce conflit intergénérationnel qui s'est construit dans le temps a abouti à un désintérêt des jeunes sur le plan de la politique nationale et spécialement dans les partis politiques. Beaucoup de jeunes rêvent d'un Maroc nouveau. Ils ont des idées nécessaires à la construction de ce modèle, mais s'y refusent par crainte d'adhérer à un parti. Nous voulons être les médiateurs entre cette jeunesse libre et éclairée et les instances gouvernantes sur le plan des idées et des reformes. Nous proposons et le gouvernement en place – quelque soit sa couleur politique – dispose. Je pense personnellement que cette nouvelle façon de conceptualiser la politique est l'ultime moyen de réconcilier les jeunes et la politique. Comme le disait Voltaire : « Elever dans vos esprits la jeunesse et elle s'élèvera dans la société ! » . Maroc Horizon est née sur Facebook. Quels moyens d'actions et quels outils privilégiez-vous pour accomplir vos différentes missions ? Maroc Horizon est effectivement née sur Facebook car ses cofondateurs Youssef Mezouar, Kamil Diouri et moi-même, sommes rendus compte que nous sommes la génération des réseaux sociaux. Nous avons un site internet en cours de construction (www.marochorizon.ma). Nous projetons d'organiser une fois par an une université d'été dans un lieu symbolique aux côtés de nos instances gouvernantes. Durant celle-ci, chaque jeune pourra venir proposer une idée de reforme qui sera votée par l'ensemble des personnes présentes (exceptés les instances gouvernantes) . Si le vote à la majorité simple est obtenu nous remettrons ces propositions à qui de droit. Tel est notre vision de la démocratie participative. Une certaine presse a diffusé une photo des membres de Maroc Horizon aux côtés de Abdelilah Benkirane. Comment comptez-vous préserver le principe de neutralité politique de votre association ? Nous avons effectivement été reçus par le chef du gouvernement et non pas par Abdelilah Benkirane. Cet entretien était purement consultatif et je n'ai pas manqué de le rappeler à qui voulait l'entendre. Nous avons pensé que la deuxième figure exécutive de la Nation qui vit le quotidien du Maroc était plus en mesure de nous conseiller qu'une tierce personne. Les premiers mots – après les formules usagères de politesse – que j'ai adressé au chef du gouvernement étaient : « Monsieur, sachez avant toute chose, que nous sommes condamnés à être libres, et ce, de quelques courants politiques que cela soi ». Je ne cesse de le répéter mais nul n'est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Rompre la neutralité politique de l'association serait trahir l'espérance et la confiance de 1 600 personnes, chose qui est à mon sens impensable.