«Nous ne sommes pas a priori contre les partis dits islamistes, mais nous sommes résolument contre ceux d'entre eux qui sont obscurantistes», a précisé Saïd Saâdi. Moins d'une semaine après la 7ème session du comité central du Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui a décidé la participation du parti au gouvernement d'Abdelilah Benkirane, le courant de Saïd Saâdi, membre du bureau politique et opposant notoire à la majorité de Nabil Benabdellah, a tenu une conférence de presse pour «éclairer l'opinion publique sur la position des siens concernant cette décision et la procédure qui a conduit à son adoption». Selon lui, il est faux d'affirmer que la décision de se joindre à la majorité gouvernementale a été prise à la majorité des membres du comité central, la plupart des 500 qu'on dit avoir souscrit à la participation ne sont pas membres de cette instance et ont été amenés là pour faire le nombre, a-t-il ajouté. Il a également déclaré que ce qui porte son courant à dénoncer la décision du comité central, c'est le dévoiement fait par la direction de la volonté des militants. «Nous ne sommes pas a priori contre les partis dits islamistes, mais nous sommes résolument contre ceux d'entre eux qui sont obscurantistes», a-t-il précisé. Pour donner une preuve de cet obscurantisme, Saïd Saâdi a rappelé un épisode où présentant le plan d'émancipation de la femme il a été pris à partie par Abdelilah Benkirane, alors membre de la commission parlementaire qui discutait de la question. «Beaucoup nous demandent ce que nous allons faire aujourd'hui et si, comme certains le laissent parfois entendre, nous comptons faire scission. Je le dis nettement», a-t-il déclaré en substance, «il ne sera pas dit que nous aurons contribué par une énième scission à affaiblir et atomiser encore plus la gauche. Comme nous l'enseigne notre référentiel, nous allons travailler à réformer notre parti et à le réconcilier avec l'orthodoxie, celle de Simon Lévy et des autres grands militants qui les premiers ont contribué à acclimater la notion de gauche au Maroc». «Certains se demandent combien nous sommes, nous qui voulons délivrer le parti des lobbies de la corruption et de l'opportunisme le plus vil. Je réponds plus que les 57 avancés par ceux d'en face, en fait nous sommes plus d'une centaine de membres du comité central à l'heure actuelle et chaque jour nous arrivent des sections locales de nouvelles manifestations de soutien. Nous n'aurons de cesse de ramener le parti à sa vocation originelle», a-t-il dit. «Nous n'aurons de cesse de combattre ceux qui depuis les années 90 ont vidé l'un des partis marocains les plus respectés de toute substance. Nous le ferons de l'intérieur du PPS et de nulle part ailleurs», a-t-il déclaré. «Pour expliquer leur ralliement au PJD, les auteurs de cette «félonie», parlent de leur volonté de donner une inflexion plus démocratique à l'application de la Constitution du 1er juillet. Si tel est leur but, pourquoi n'ont-ils pas pesé en direction de cet objectif en 14 ans de présence au gouvernement», s'est-il demandé avant de répondre : «Non, ce qui les anime, c'est la satisfaction de leurs intérêts personnels et l'intérêt de la Nation n'a rien à voir dans l'affaire».