Ali Ghannam, Président de la FNT Depuis le lancement du Renovotel, seulement 46 entreprises touristiques ont adhéré à ce programme. Cet échec est dû à quoi selon vous? Est-ce vraiment un accès difficile au niveau des banques ? Ne croyez-vous pas, par ailleurs, que c'est justifié puisque ce mécanisme est destiné aux professionnels qui sont en règle côté fisc et CNSS ? Le terme Echec ne me semble pas approprié. Il faut rappeler que Renovotel a été mis en place dans le cadre d'un mécanisme de financement conjoint avec les banques destinées à soutenir financièrement les unités hôtelières dans leurs programmes de rénovation. L'objectif étant de consolider l'offre hôtelière et d'améliorer la compétitivité du produit. Certes, des difficultés d'accès à ce mode de financement, que ce soit sur le plan administratif et les procédures, ont été constatées, notamment dans les deux premières versions. Ces difficultés ont été remontées par les professionnels et nous avons essayé de mettre en place, avec les autorités de tutelle, et notre partenaire la CCG (caisse centrale de garantie), les moyens pour faciliter l'accès des PME touristiques à ce type de mécanisme. Il faut souligner aussi que le Renovotel est destiné à des entreprises saines financièrement, qui sont dans une dynamique d'investissement et de modernisation de leurs capacités. Lorsque ces hôtels se trouvent en difficultés financières, les banques elles mêmes sont réticentes à accorder les financements demandés. Par ailleurs, nous venons de clôturer la 1ère année de la 3ème version de Renovotel. Nous allons faire une nouvelle évaluation et essayer de capitaliser sur les remontées des professionnels pour améliorer d'avantage l'accessibilité à ce produit. Quant à la nécessité d'être dans une situation régulière vis-à-vis de l'Etat, cela nous semble parfaitement compréhensible dans la mesure où ces entreprises devront bénéficier de ressources publiques pour stimuler leur propre développement ; Néanmoins, il y a lieu, aussi d'assouplir les procédures et alléger le parcours de l'hôtelier pour l'obtention de ces financements. Nous avons fait des propositions dans ce sens qui ont été adoptées comme la déclaration sur l'honneur. Croyez-vous que les mécanismes d'appui aux entreprises touristiques sont décalés de la réalité d'un secteur où plus de 50 % du parc hôtelier est en difficulté ? Que préconisez-vous pour cette tranche d'hôtels au bord de la faillite et que faites-vous au niveau de la FNT pour améliorer la compétitivité des entreprises touristiques ? La compétitivité des entreprises touristiques et la qualité de notre produit sont au cœur de nos préoccupations. elles sont le seul garant d'une dynamique de croissance et de création de richesses à même de garantir la dynamique sociale dans notre secteur. Nous nous sommes engagés depuis notre élection à mettre en place, avec l'ANPME, un programme spécifique pour les entreprises du secteur avec un accompagnement de ces entreprises pour la mise à niveau des entreprises touristiques et l'amélioration de leur compétitivité. Aujourd'hui, le programme Moussanada Siyaha, ainsi que Imtiyaz, permettent de mettre à la disposition des PME touristiques un dispositif d'accompagnement pour un budget global de 420 millions de DH. C'est du concret. A nous, professionnels, de traduire ces opportunités en actions concrètes et d'utiliser ces moyens pour développer nos entreprises, notre secteur et notre économie nationale. Etes-vous confiants par rapport au road-show entamé actuellement pour sensibiliser les professionnels et les informer sur ces mécanismes d'appui ? Nous sommes actuellement en phase de sensibilisation dans le cadre d'un Road Show qui connaît l'implication personnelle du ministre du Tourisme. Nous avons été à Marrakech, Casablanca et Rabat. La semaine prochaine, nous serons à Tanger, Fès et Agadir. Nous sommes confiants en notre produit, aux potentialités de développement de notre secteur. Ces dispositifs nous aideront sans aucun doute à concrétiser nos ambitions