En treize ans d'existence, le Festival international du Cinéma Marocain et ibero américain de Martil est devenu un emblème du partenariat ibéro-méditerranéen au Maroc. La compétition officielle des films, représentés par la forme brève, courts-métrages de fiction, et de documentaires incarnent haut les couleurs du Maroc, de l'Espagne et de l'Amérique latine. On sait la vitalité du cinéma sud-américain, l'un des plus innovants, qui affiche 80 films par an. Il est notamment incarné aujourd'hui, par les Trapero ( Carancho ), Escalante (Los bastardos), Campanella (El secreto de sus ojos »), ces spice men qui mettent en scène des bad boys, exclus du boom économique, contraints de composer avec la débrouille, la violence, la mondialisation. Une relève désormais, assurée par Everardo Gout (Dias de gracia) ou encore Rigoberto Perezcano ( Norteado ). Le menu de cette riche programmation affiche soixante films (Maroc, Mexique, Uruguay, Colombie, Brésil, Espagne, Argentine, Portugal). Cette année, le souci de transmission et surtout de pédagogie à l'image à destination des spectateurs les plus jeunes, aura la part belle, à l'art en général et plus particulièrement au cinéma , souligne le dossier de presse du festival. Les élèves des écoles et des lycées de Martil et de la région comme les étudiants de l'université Abdelmalek Essaadi, suivront des stages de formation sur l'analyse filmique et les métiers du cinéma. On apprend, que dans un souci de proximité avec la jeunesse issue des quartiers défavorisés, le festival a spécialement pensé une série de projetions et d'activités, car « nous croyons que la culture est un vecteur de développement économique et humain », précisent de concert, les organisateurs. Dès lors, en adéquation avec les principes fondateurs de ce festival, le programme culturel compte un colloque international, doublé de nombreux Master class. Des hommages mettront en lumière les personnalités et les oeuvres du réalisateur cubain, Fernando Perez et de ses homologues, marocains, la documentariste Izza Genini et le comédien Mohamed Choubi. Court toujours Une fenêtre sur court, est de plus consacrée à la production de la forme brève en Tunisie. Qui mieux que Ibrahim Letaief, réalisateur et scénariste tunisien audacieux, à l'origine de la création de la maison de production Nomadis Images, pouvait évoquer son inclination avec la jeunesse et le 7e art ? Ce Kérounais d'origine, n'a pas hésité en 2008, lors des 22e Journées cinématographiques de Carthage (JCC), d'investir la place. Son dernier long-métrage Cinécitta, ne fait alors pas partie de la liste des films présentés durant la plus vieille manifestation du continent africain, créée en 1966. Qu'à cela ne tienne ! Dans l'esprit de militantisme, propre aux premières heures des JCC , il organise une projection sauvage, non, deux projections qui se tiennent tout au long de la nuit, après minuit et qui attirent la totalité du public et de la profession en Tunisie ! Les comédiens vedettes Dhafer Labidine, Dora Zarouk, les jeunes cinéastes, Mohamed Ali Nahdi, Néjib Belkahdi, la presse locale et internationale… Un 7e art tunisien qui draine les foules, avec des acteurs qui montent, en dépit du manque cruel de moyens. (ndrl Encadré). Quant au 13e Festival international du cinéma marocain et Ibero Américain, il sera présidé pour le jury documentaire par Angel Garces Cosntante. A ses côtés sont réunis, les membres Mustapha Kilani (Maroc), Lidia Peralta (Espagne), Jamal Souissi (Maroc), Sussana Barriga (Cuba). Pour ce qui est du jury court-métrage, il est présidé par Farida Belyazid et des membres Jessica Rodriguez (Cuba), Hicham Abdel Hamid (Egypte), Antonio Costa Valente (Portugal), Maysae El Maghrebi (Maroc), Luciana Abad (Argentine), Aly Muritiva (Brésil). Autre jalon à noter, la thématique du colloque international, « le cinéma au prisme de l'Histoire, archives, histoires, mémoires». Il réunira les universitaires, critiques et directeurs du 7e art du pourtour méditerranéen tels que le Tunisien Ikbal Zalila, actuellement l'un des meilleurs critiques de cinéma, Nourredine Saïl, directeur du centre cinématographique marocain, les cinéastes Michel Khélifi, Patricio Henriquez, Khaled Youssef, Yara Nashawati, universitaire à l'ALBA (Académie Libanaise des Beaux-Arts, Beyrouth), et bien d'autres. A noter, la création de la collection « Scénarios du Maroc », une première dans le Royaume. Fruit d'un partenariat entre le ciné-club de Martil, initiateur du Festival international du cinéma marocain et Ibero Américain, du groupe de recherche, d'essais cinématographiques, affilié à la Faculté des Lettres de Tétouan. Cette collection, qui a publié le scénario de « Mémoire en détention » de Jillali Ferhati, a été créée et dirigée par Hamid Aïdouni. « Cinecittà », la petite histoire Du temps de la réalisation de ce long-métrage, signé par Ibrahim Letaïef, en 2008, le volume de la production cinématographique en Tunisie affiche sept films par an. Alors que les réalisateurs en veulent au ministère de la Culture, pointant du doigt les problèmes liés à l'octroi de subventions accordées par le ministère, Cinecittà, raconte en fait, la propre histoire d'Ibrahim Letaïef qui s'est vu refuser la fameuse subvention, car son film ne reflète pas une bonne image de la société tunisienne, il met en scène une comédie policière, montée sans financements de l'Etat. Le réalisateur, salué pour son courage dans le milieu, se moque du culte du chiffre 7 et la couleur mauve, en évoquant de plus des sujets sensibles comme la corruption. Frondeur, il est connu pour soutenir le court-métrage au point d'être surnommé mister court.