La rentrée universitaire a commencé le 23 septembre à l'UIR. 170 étudiants y suivront leurs études. Les enseignants seront composés essentiellement de la diaspora marocaine. T out a commencé en 2005 par une idée, qui a très vite abouti à une longue aventure. Il a fallu à Noureddine Mouaddib, ce professeur marocain à l'Université de Nantes, patienter cinq années avant de parvenir à atteindre son objectif : créer l'Université internationale de Rabat (UIR). Quelques jours après la pose par le Souverain de la première pierre de sa construction ayant nécessité 1,2 milliard de dirhams, l'UIR a ouvert ses portes dans des locaux provisoires, jeudi 23 septembre, à Rabat Technopolis. «A l'UIR, deux indicateurs sont essentiels. Il s'agit, au point de vue académique, de construire une réputation sur une base scientifique reconnue, et au point de vue étudiants, de former des lauréats dotés d'un savoir-faire et d'un savoir- être», déclare le président de l'UIR, Noureddine Mouaddib. Dans son discours d'ouverture, il a tenu à rappeler une à une les valeurs de l'UIR et surtout à exiger leur respect. «Nous serons intransigeants à ce niveau. Le règlement interne, la solidarité, la tolérance, le respect de l'environnement… restent des conditions sine qua non pour les étudiants au sein de l'UIR», précise-t-il soulignant que les parents des étudiants ont été conviés à l'inaugation de cette première rentrée afin d'insister sur leur implication dans le processus estudiantin de leurs enfants, dans leurs engagements et dans la réussite de ce projet. «Plusieurs d'entre eux ont apprécié l'invitation en nous remerciant», se félicite le président de l'UIR. Après le discours d'ouverture, les étudiants ont eu droit à une visite guidée et à des présentations notamment des programmes et des modules d'enseignement. «Nous avons, pour cette année, trois groupes d'étudiants dans la business school, les classes préparatoires et l'informatique», indique Noureddine Mouaddib. Les inscrits sont au nombre de 170, un peu plus que les 150 prévus par l'UIR qui a reçu une avalanche de demandes. «Nous avons reçu 4.800 demandes d'inscription. Après étude des dossiers, nous en avons retenu 1.100 pour les concours. Sur les 880 qui s'y sont présentés, 350 ont été admis, mais nous n'avons pris que ceux qui ont confirmé leur inscription à temps», confie le président de l'UIR. Sur l'ensemble des inscrits, une quarantaire est dispensée du paiement étant bénéficaires d'une bourse, comme il a été prévu par l'UIR au tout début du projet. Son initiateur s'était engagé à ouvrir l'établissement aux étudiants les plus méritants refusant ainsi que l'UIR porte l'étiquette d'«école de riches». Noureddine Mouaddib et son équipe misent toujours sur l'apport scientifique de l'établissement et son impact sur le Maroc. «Nous ne sommes pas dans une logique de business programme! », martèle-t-il. Et de souligner que le but de l'UIR, c'est d'affronter une concurrence internationale de plus en plus rude. Pour le prouver, à l'occasion de la présence du Souverain, trois innovations technologiques dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, brevetées par l'UIR, ont été présentées. L'une d'elle concerne une éolienne domestique, fonctionnant sans vent, facilement évolutive en puissance. Une autre porte sur la réalisation d'une parabole thermo-solaire, fonctionnant à partir d'un système à base de miroirs. Alors que la dernière propose un lampadaire solaire dont le système intègre une solution d'éclairage à très faible consommation. Le campus de l'université sera le premier à les utiliser. L'UIR compte ainsi sur l'excellence scientifique, celle de ses chercheurs et de ses enseignants. Elle compte une quinzaine d'enseignants permanents et un nombre similaire d'autres associés. «Nous avons également des enseignants détachés de France pour donner des cours à l'UIR, dont Abdelwahab Meddeb», se réjouit Noureddine Mouaddib qui, lui aussi, enseignera l'informatique au sein de l'Université. La diaspora marocaine a, enfin, trouvé le trait d'union grâce auquel elle pourra transférer son savoir. L'UIR puise, d'ailleurs, son origine dans cette diaspora qui a toujours gardé un attachement fort et fidèle avec le pays natal. Fruit d'un partenariat public-privé, l'UIR nourrit plusieurs ambitions pour les cinq prochaines années , dont celle de générer 300 emplois directs. Le premier pas est un pari gagné.