L'affaire Cahuzac a décidément fait de l'ombre à la visite officielle du président français au Maroc. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Rabat, l'attention de la presse française était presque exclusivement portée sur cette affaire. Interrogé sur les initiatives à envisager face à cette situation, François Hollande a déclaré que s'il y avait bien des initiatives à envisager, «ce n'est pas au Maroc que je devrais les annoncer». Concernant cette affaire, le président français a déclaré : « C'est un choc considérable qui appelle nécessairement à des décisions. J'en ai annoncé certaines sur le plan législatif juste avant mon voyage au Maroc» (lire encadré). Relancer la colocalisation S'adressant à un parterre d'hommes et de femmes d'affaires marocains et français, François Hollande a indiqué qu'il était «important d'amplifier l'investissement dans tous les domaines et dans les deux sens, ce qui suppose une évolution des mentalités tout en considérant que la relation est bilatérale». Le président français a également relancé l'idée de colocalisation. « Ce qui est bon pour le Maroc sera bon pour la France et les activités créées au Maroc seront favorables en France», a-t-il déclaré. Le Maroc, hub vers l'Afrique Les relations maroco-françaises connaissent une évolution significative. Les deux pays développent depuis quelques années une nouvelle approche de coopération devenant partenaires en Afrique. Lors de la rencontre de haut niveau Maroc-France organisée par la CGEM et le MEDEF sous le thème « De nouvelles coopérations pour un partenariat durable », Mohamed El Kettani, co-président du Club des Chefs d'Entreprise France-Maroc, a rappelé les mutations profondes que connaît l'Afrique, suscitant investissements et spéculations. « Il s'agit de développer un partenariat Maroc-France pour accompagner la croissance africaine» , a-t-il déclaré. De son côté, le président de l'OCP Mostafa Terrab a déclaré qu'il s'agissait d'un « problème de perception avant toute chose. L'Afrique étant considérée depuis longtemps comme terreau de problèmes, plutôt que territoire d'opportunité», avant de conclure que «le continent africain va tirer l'économie globale durant le 21e siècle, à l'instar de la Chine durant ces 20 dernières années». Dans ce sens, l'un des protocoles signés durant cette visite (lire encadré) lie l'AFD et Attijariwafa Bank, afin d'accompagner les entreprises marocaines et françaises dans leur stratégie d'implantation en Afrique subsaharienne. Sécurité régionale Bien que le volet économique ait pris le dessus sur la visite de François Hollande au Maroc, le président français a également abordé la question de la sécurité régionale, indiquant que « dans le contexte actuel, la menace terroriste concerne toute l'Afrique et l'Europe «. S'adressant au Parlement hier, Hollande a qualifié le plan marocain d'autonomie du Sahara de « base et sérieuse et crédible en vue d'une solution négociée «. Une déclaration qui lui a valu une standing ovation dans l'hémicycle.